PARIS
Peintre Voyageur - Tenter de dresser un portrait de Titouan Lamazou, c’est un peu comme effleurer le visage du vent.
Pas d’effigie statique. Pas de concept pesant. Mais un croquis fugace, esquissé à l’encre du désir, dont les traits mouvants échapperaient aux catégories et au temps. Celui d’un voyageur poète qui n’a nullement la prétention de se définir comme « artiste contemporain », mais qui n’a cessé de parcourir la peinture et les mots comme il a parcouru le monde et la mer. Une manière de découvrir, et soi-même et les autres. Libre. Des Marquises, en Océanie, Titouan retient la conception du temps, très différente de la nôtre : l’avenir dans le dos, il fait face au passé, bien ancré dans le présent, laissant aux autres les vaines projections ou les stratègies carriéristes. Il regarde l’art de son temps, celui d’aujourd’hui et d’hier. Il jette des ponts. Au carrefour de l’écriture et de la peinture, des arts singuliers et de la création contemporaine. Une liberté dont témoigne l’exposition « Le Bateau-atelier » qui s’ouvrira en novembre au Quai Branly. Des dessins et des peintures de l’artiste y seront présentés : paysages ou portraits portant l’empreinte de ses nombreux voyages et rencontres, de Gauguin à Matisse, de Victor Segalen à Édouard Glissant. Cette présentation inédite, proche d’un cabinet de curiosités, dialoguera avec divers manuscrits et œuvres : sculptures et moulages océaniens, travaux d’écrivains, chercheurs ou artistes passés et contemporains. Une invitation à voyager, entre échange et diversité. Une errance sous l’étoile mouvante de notre humanité.
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Titouan Lamazou - Peintre Voyageur
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°718 du 1 décembre 2018, avec le titre suivant : Titouan Lamazou - Peintre Voyageur