Sondage inédit sur le programme culturel de Macron

Le sondage exclusif Viavoice-Communic’Art réalisé pour le compte du Journal des Arts dresse un portrait en demi-teinte de la perception des Français du bilan culturel d’Emmanuel Macron. Les répondants trouvent ce dernier nettement moins préoccupé de culture que ne l’étaient en leur temps les présidents Jacques Chirac et François Mitterrand. Mais un peu plus intéressé cependant que les présidents Nicolas Sarkozy et François Hollande, qui n’ont jamais cultivé une image d’homme passionné de culture. On relève également un très fort taux de non-réponse, lequel témoigne d’une difficulté à évaluer le bilan du président comme celui de tous ses prédécesseurs en la matière.

Les répondants sont plus nombreux à avoir un avis sur son attention à la culture pendant la crise sanitaire, sans doute parce que c’est l’actualité. Et ils ne sont pas tendres puisque presque un sur deux (48 %) considère que le président a trop peu ou pas du tout soutenu la culture. Un score élevé qui témoigne d’une méconnaissance des dispositifs d’aides du gouvernement et qui est un peu contradictoire avec le classement des priorités culturelles (voir plus bas), dans lequel le soutien aux artistes et à la création ne recueille que 29 % des suffrages, loin derrière le patrimoine et l’Éducation artistique et culturelle.

Et ils sont bien peu nombreux (20 %), avec un très fort taux de non-réponse, à lui attribuer des mérites concernant les importantes promesses de dons et la stratégie volontariste de restauration de la cathédrale. Le général Georgelin, qui préside l’établissement public chargé de la restauration, fait presque jeu égal.

Paradoxalement, alors que le Pass culture n’a pas encore été généralisé et qu’il est critiqué de tous côtés, 44 % des personnes interrogées le connaissent, et parmi eux 78 % y sont plutôt favorables ou tout à fait favorables. Un chiffre particulièrement élevé car beaucoup de mérites lui sont attribués : il développe la sensibilité à la culture (70 % de « oui ») et est considéré à 69 % comme un outil de démocratisation de la culture.

Un élément d’explication dans ce score très élevé en sa faveur pourrait s’expliquer par l’aspect économique du Pass. Or les Français considèrent que la priorité principale d’une politique culturelle est de rendre la culture plus accessible financièrement. Si la mise en œuvre du Pass se passe sans couac et qu’il s’insère comme prévu dans le dispositif Éducation artistique et culturelle, le président peut espérer gagner des points dans le prochain bilan.