NEW YORK / ETATS-UNIS
Deux jours après le scandale provoqué par Donald Trump, qui aurait qualifié Haïti, le Salvador et certains pays d’Afrique de « pays de merde », l’artiste Robin Bell a dénoncé ces propos à l’aide d’une projection sur l’hôtel Trump à Washington, une image devenue virale.
« Quand je l’ai appris, ça ne m’a pas choqué. Ça ne m’a même pas surpris », commente Robin Bell, dépité, dans son studio inondé d’écrans à Washington. Au cœur d’un nouveau scandale, Donald Trump aurait traité Haïti, le Salvador et certains pays africains de « pays de merde » (« shithole countries » en anglais) lors d’une réunion sur l’immigration à la Maison Blanche jeudi 11 janvier. Deux jours plus tard par une soirée glaciale, Robin Bell, artiste activiste et réalisateur de gigantesques fresques graphiques projetées sur des façades d’immeubles, était au garde-à-vous face à l’hôtel international Trump.
Au-dessus des lettres dorées vissées sur le porche luxueux de l’entrée principale, les mots « This place is a shithole » (« Cet endroit est un trou de merde »), « Pay Trump bribes here » (« Payez les pots-de-vin de Trump ici ») ou encore « Need a place to stay ? Try our shithole » (« Vous cherchez un endroit où dormir ? Essayez notre trou de merde ») ont dansé au milieu des célèbres « émojis » en forme de tas d’excréments souriants pendant près de 40 minutes, avant que la police ne disperse dans le calme l’équipe d’une douzaine de personnes derrière le projecteur. Un jour plus tard, les images de cette installation avaient fait le tour du monde et ont été vues par 5 millions d’internautes sur les réseaux sociaux.
« Le lieu du crime »
« Ce bâtiment est une propriété publique qui est utilisée par Trump pour gagner de l’argent. C’est un symbole parfait du conflit d’intérêt. C’est vraiment le lieu du crime », observe l’artiste de 39 ans. Quel message voulait-il adresser au président américain ? « Ce n’est pas lui qui m’intéresse. J’essaye de toucher les personnes qui ont voté pour lui, pour montrer la gravité des propos qu’il tient, comme "Pays de merde" », explique le réalisateur, qui a déjà projeté plus de 15 œuvres engagées sur l’hôtel international Trump.
« J’espère aussi que mon art sert de soutien à ceux qui font partie du gouvernement et qui sont déprimés par cette époque », poursuit-il en parcourant les centaines de mails de remerciements qu’il reçoit depuis sa projection. « C’est notre responsabilité en tant qu’artistes : mettre des mots, même dérangeants, où les autres ne peuvent pas », conclut-il.
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Robin Bell dénonce les propos de Trump sur les « pays de merde » à coup de projecteur
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