RIYAD / ARABIE SAOUDITE
L’Arabie Saoudite a remporté la compétition face à Séoul et Rome. Cette désignation est loin de faire l’unanimité.
Après les Jeux asiatiques d’hiver en 2029 et la Coupe du Monde de football en 2034, l’Arabie saoudite se dote d’une troisième vitrine d’envergure pour son softpower. Un seul tour de vote a suffi à la capitale saoudienne pour recueillir les deux tiers des 165 voix nécessaires des Etats-membres, rassemblés par le Bureau International des expositions (BIE) au palais des congrès d’Issy-les-Moulineaux, le mardi 28 novembre. Avec 119 voix contre 29 pour Busan (Corée du Sud) et 19 pour Rome, la victoire est incontestable.
L'Exposition universelle se tiendra donc du 1er octobre 2030 au 31 mars 2031 sous le thème de « L'ère du changement : Ensemble pour un avenir clairvoyant » et devrait attirer environ 40 millions de visiteurs, dont la moitié sera composée d'étrangers.
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, Faisal bin Farhan Al Saud, a exprimé sa fierté pour ce résultat qui reflète selon lui « la confiance de la communauté internationale dans ce que nous avons à offrir ». Bien que le budget de l’Arabie saoudite pour cet événement ne soit pas le plus important (8 milliards d’euros), par rapport à Rome (10 milliards d’euros), elle a réussi à séduire de nombreux pays africains en leur promettant près de 25 milliards de dollars d’aides avant 2030, alors que la Corée du Sud n’en offrait que 520 millions.
Premier exportateur mondial de pétrole, le Royaume wahhabite cherche à diversifier son économie et à réduire sa dépendance aux hydrocarbures. Le pays a ainsi investi 800 milliards de dollars (730 milliards d’euros) dans le secteur du tourisme. Cependant, la candidature saoudienne, qui vante « la première exposition carbonégative », a été la plus controversée. Une semaine avant le vote, quinze ONG de défense des droits humains avaient appelé les membres du BIE à « ne pas voter » pour Riyad, dénonçant un « épouvantable » bilan en la matière. Certains experts ont également pointé du doigt le « greenwashing » [écoblanchiment] du pays, qui cherche à se donner une image de leader écologique, alors qu’il reste l’un des principaux responsables du réchauffement climatique.
Les autres candidats en lice pour l’Exposition universelle 2030 ont aussi manifesté leur déception. L’ambassadeur Giampiero Massolo, président du Comité promoteur de Rome 2030, a vivement réagi en critiquant « l’approche mercantile et transactionnelle » qui, selon lui, a présidé le vote. Avec son thème « Personnes et Territoires : Régénération, Inclusion et Innovation », la candidature italienne entendait « rapprocher l’histoire et l’avenir » à Rome, où le « plus grand parc solaire urbain au monde » serait construit pour l’occasion. La Corée du Sud promouvait, pour sa part, une « harmonie de nature, humanité, technologie », bâtie sur un ancien port industriel de Busan. Le thème choisi était « Transformer notre monde, Naviguer vers un avenir meilleur ».
Les expositions universelles ont lieu tous les cinq ans et durent en général six mois. La dernière en date, l’Expo 2020 Dubaï, s’est déroulée du 1er octobre 2021 au 31 mars 2022, aux Émirats arabes unis, sur le thème « Connecter les Esprits, Construire le Futur » et a accueilli plus de 24 millions de visites. La prochaine Exposition universelle aura lieu à Osaka, au Japon, en 2025, sur le thème « Concevoir la société du futur, imagine notre vie de demain ». La France, candidate à l’Expo 2025, avait retiré sa candidature en 2018, invoquant un risque financier.
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Riyad organisera l’Exposition universelle de 2030
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