PARIS
Gainiers, bronziers, lustriers, ébénistes, passementiers ou tapissiers : les métiers et entreprises d'art vont bénéficier d'une deuxième vague de soutien public en France avec une campagne d'un million d'euros portant sur la restauration des collections Art déco du Mobilier national, a annoncé le gouvernement lundi.
Avec ce plan de relance, le Mobilier national propose une campagne de rénovation de sa collection de meubles et luminaires des années 1930 à 1950, précise un communiqué signé de Bercy et du ministère de la Culture. Une première campagne, lancée en 2020 pendant le premier confinement, a permis de restaurer une dizaine de pièces du Mobilier national. La deuxième phase du programme porte sur une « enveloppe exceptionnelle d'un million d'euros, déployée afin de soutenir, en 2021 et 2022, les professionnels artisans et les restaurateurs du patrimoine dans tout l'éventail de leur savoir-faire », indique le communiqué : plus de deux cents pièces devraient retrouver une seconde jeunesse.
La crise du Covid a frappé de façon très inégale les secteurs des métiers d'art, selon les spécialités et la géographie. Les fabricants de luminaires ou de bijoux dépendant de ventes en grands magasins fermés pendant les confinements ont été très touchés, ainsi que les papetiers et imprimeurs haut de gamme liés à la tenue d'événements comme des défilés de mode par exemple. En revanche, ferronniers ou ébénistes ont été beaucoup moins touchés, certains profitant même de commandes inattendues permises par le confinement des personnes à domicile.
Ainsi dans la gainerie d'art, Claude Camuset dit être « parvenu à couvrir » ses charges en 2020 : « les particuliers sont revenus vers nous pendant la crise en décidant de restaurer tel meuble de notaire ou telle autre pièce de mobilier, en cherchant des contacts sur internet qui ont donné lieu à des devis et des commandes », a-t-elle dit à l'AFP.
En Haute-Savoie, Frederic Andres, maître ferronnier d'art (Atelier Saint-Martin) interrogé par l'AFP, dit avoir eu « quelques projets annulés ou suspendus » mais « est parvenu à maintenir le plus gros de ses projets », ainsi que son chiffre d'affaires, et à « rebondir » malgré un décalage dans le temps.
La collection à rénover comprend de nombreux achats et commandes publics effectués lors de l'Exposition internationale des Arts et des Techniques appliqués à la Vie moderne tenue à Paris en 1937 ; d'autres, effectués après la guerre, visaient à soutenir les métiers d'art dans le contexte de la Reconstruction. Témoin de l'Art déco et des recherches dans le domaine des arts décoratifs pendant les années quarante et cinquante, cet ensemble comprend des meubles d'apparat et des pièces fonctionnalistes qui marquent la transition vers le design contemporain.
Cet article a été publié par l'AFP le 2 août 2021.
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Rénovation des collections Art déco : un million d'euro pour la relance des métiers d'art
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