Le ton est gentiment bougon, le menton haut des personnages conscients de leur rang, mais sans ostentation.
Monsieur le comte de Vogüé, propriétaire du château de Vaux-le-Vicomte, reçoit dans ses appartements parisiens. Son agenda est chargé et ne supporte aucun dépassement. L’homme est passionnant car habité par sa mission. Laconique sur tout ce qui est antérieur ou périphérique à son job de châtelain, il se fait un peu prier pour raconter son parcours.
Sa formation dans l’entreprise familiale, la Générale Sucrière, où il a gravi les échelons un à un et voyagé, jusqu’au passage du flambeau. Il est plus disert quand on évoque Vaux-le-Vicomte qu’il reçut en héritage avec « la légèreté de la jeunesse ». Homme d’action et de communication, marié et père de trois fils, il a su faire de « la préface de Versailles », entrée dans la famille en 1945, un lieu de visite connu dans le monde entier.
Son obsession est d’assurer la pérennité du château. En ce moment, à l’instar d’Anatole France, il met la dernière main à la rédaction des « mémoires d’un chef-d’œuvre » tout en réfléchissant à la restitution des bassins du château. Ses lectures confinent à la monomanie : les livres d’histoire ou les catalogues de ventes pour y débusquer documents, mobilier ou, on ne sait jamais, les deux tapisseries manquantes du salon des Muses. Son rêve serait de bâtir un théâtre en plein air à la Jean Vilar, où l’on jouerait Anouilh ou Guitry. Il y pense en écoutant Mozart et Monterverdi.
www.vaux-le-vicomte.comwww.vaux-le-vicomte.com
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Patrice de Vogüé
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°599 du 1 février 2008, avec le titre suivant : Patrice de Vogüé