« Parce que notre Promenade des Anglais est légendaire, je me battrai de toutes mes forces pour qu’elle soit classée au Patrimoine mondial de l’Unesco ! » Christian Estrosi, Facebook, 21 août 2013.
Quelle est la genèse de « Nice 2015. Promenade(S) des Anglais » ?
Olivier-Henri Sambucchi En 2013, avec Christian Estrosi, le maire de Nice, nous avions formé le projet de mettre en réseau, pour la première fois, nos forces vives muséales autour d’un projet fédéral. Pour les 50 ans du Musée Matisse, nous avions proposé une programmation de huit expositions autour du thème matissien. Cela a porté en exergue que la mise en réseau de nos établissements constitue une force de frappe considérable, donnant une vraie cohérence à l’offre muséale à Nice et tirant les projets vers le haut. Nous pensions d’emblée qu’il ne devait pas s’agir d’un coup, mais au contraire d’une stratégie pérenne à renforcer dans le temps et à mettre en œuvre tous les deux ans. En 2015, nous avons choisi de consacrer une saison à la Promenade des Anglais. À la fois parce qu’elle est d’une grande richesse, pouvant être traitée par les musées, et parce que la préparation de sa candidature à l’inscription sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco nous incitait à travailler sur cet objet urbain. Tous les musées municipaux proposent ainsi une exposition afin de la faire apparaître dans toute son épaisseur à travers les créations artistiques littéraires ou intellectuelles qu’elle a pu inspirer. Nous avons en outre élargi l’offre, car trois institutions nationales participent : les musées Chagall, du Sport et la Villa Arson.
Matisse est un artiste populaire ne craignez-vous pas qu’un thème patrimonial attire un public plus restreint ?
Le point de départ est certes un objet urbain, mais il est non moins célèbre que Matisse ; la Promenade des Anglais est une marque connue dans le monde entier. Mais toute la démarche vise à faire la démonstration que cette célébrissime promenade, au-delà de sa matérialité d’artère le long de la Baie des Anges, possède une symbolique. La programmation est donc un chapelet très divers qui montre qu’elle a toujours agi comme un aimant sur un panthéon d’artistes, de penseurs et d’écrivains. Les 14 expositions présentent ainsi 900 œuvres, dont plus de 600 prêts. Auxquelles il faut ajouter les œuvres nées durant l’événement puisque Martin Parr présente au Théâtre de la photographie et de l’image des clichés réalisés à partir de juillet sur le site.
Quel est le calendrier de l’inscription et quels sont les atouts de la candidature ?
Fin 2015, Jean-Jacques Aillagon déposera la candidature officielle auprès du ministère de la Culture et de la Communication. L’originalité de notre démarche, c’est que ce sont les musées qui deviennent les lieux de recherche et de démonstration de la valeur, que nous croyons universelle, de ce site. Le sujet qui sera celui de la candidature n’est pas une rue et un ensemble d’immeubles. Mais un front de mer qui, peut-être le premier, c’est ce qu’il s’agit de vérifier, voire de démontrer, n’est ni défensif ni portuaire. La Promenade des Anglais avec ce qui l’a précédée, c’est-à-dire les terrasses construites au XVIIIe, est peut-être le premier site de bord de mer dans lequel une promenade a été architecturée dans une définition de lieu de bonheur et de loisirs. C’est l’invention d’une forme urbaine derrière laquelle toute une ville a vu le jour, aidée dans son développement par le caractère cosmopolite de ses villégiateurs. Ainsi le périmètre qui sera candidat englobera très certainement bien des richesses architecturales à l’intérieur de la ville qui sont des symboles de ce tourisme d’hiver comme les édifices religieux, les palaces et les jardins.
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Olivier-Henri Sambucchi : Nice 2015, en route pour l'UNESCO ?
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Est un événement proposant 14 expositions dans les institutions niçoises jusqu’au 4 octobre. www.nice.fr
280 000
C’est le nombre de visiteurs qui ont fréquenté les musées niçois pendant l’été Matisse en 2013.
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°681 du 1 juillet 2015, avec le titre suivant : Olivier-Henri Sambucchi : Nice 2015, en route pour l'UNESCO ?