Artiste - L’art peut parfois vous sauver ; c’est ce qu’il a fait pour Lydie Arickx.
« J’étais gravement dyslexique, raconte l’artiste, ce qui m’empêchait de communiquer. Je souffrais de cette marginalité. » Enfant, les seuls moments de liberté lui sont ainsi apportés par le dessin : « Je me sentais vivante lorsque je dessinais. » Vivante, Lydie Arickx l’est incroyablement. En mouvement permanent, elle dessine, peint, sculpte, écrit, dévore le monde dans un trop-plein d’énergie qui, reconnaît l’artiste, « parfois [la] fatigue ». Être artiste, serait-ce un fardeau ? « Non, c’est une jubilation, une chance extraordinaire », mais ce n’est pas un métier, « parce que ce n’est pas un choix ». Dans son cas, c’est une nécessité. La preuve, Lydie Arickx n’a jamais eu la volonté de « faire » œuvre ; chez elle, nulle stratégie – ce qui a pu la desservir –, mais l’assouvissement d’une pulsion, l’expression d’un désir (presque sexuel) pour la création. Il faut la voir dans son atelier des Landes, musique à fond, se laisser littéralement emporter par la toile pour mettre bas un aurochs, un monstre. Ce n’est alors plus la main qui crée, encore moins l’esprit, mais le corps tout entier emmené par l’inconscient. Qui a vu l’artiste peindre en 2016 plus de 120 m2 de toile à la Conciergerie, à Paris, sait qu’il s’agit autant de peinture que de performance. Lydie Arickx, artiste démiurge. Au château de Biron, en Dordogne, elle en donne la mesure avec plus de cinq cents œuvres, anciennes et nouvelles, exposées (peintures, bronzes, installations). Une exposition superlative, voire ogresque, comme le suggère son titre : « Tant qu’il y aura des ogres ». L’un d’eux a d’ailleurs planté son grand couteau dans la table. Il a faim. De création et de vie.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Lydie Arickx - Artiste
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°722 du 1 avril 2019, avec le titre suivant : Lydie Arickx - Artiste