NANTES [14.04.11] – Un internaute français est privé de son compte Facebook après y avoir publié une reproduction de L’Origine du Monde. Il s’agit du troisième cas médiatisé en moins de deux mois.
Le 27 février 2011, le compte Facebook d’un internaute français a été suspendu, car son titulaire affichait sur son profil une reproduction du célèbre tableau de Gustave Courbet, intitulé L’Origine du Monde. Le 12 avril dernier, l’avocat de cet utilisateur a mis Facebook en demeure de réactiver ledit compte sous quinzaine et d’indemniser le plaignant de manière conséquente.
Le règlement de Facebook interdit toute représentation de nu. Ce qui revient à restreindre l’exercice de la liberté d’expression dans les conditions d’utilisation du réseau social. Or, le nu artistique n’est pas reconnu comme une exception à ce principe. Par conséquent, la publication de l’image réaliste du sexe féminin selon Courbet contrevient aux lois « facebookiennes ». Et si d’autres pages ou groupes restent consacrés à ce tableau, c’est uniquement parce que leur contenu « litigieux » n’a pas encore été dénoncé auprès du service de modération du réseau.
Ce cas illustre les limites d’un réseau social internet au regard de l’identité culturelle d’un pays. L’Origine du Monde constitue une œuvre primordiale non seulement pour l’histoire de l’art, mais également pour la culture française.
Ce n’est pas la première fois que Facebook censure Courbet. Le 16 février dernier, l’artiste danois, Frode Steinicke, utilisait le même visuel comme photo de profil. Sanctionné pour indécence, il est contraint de s’excuser pour son acte. Quelques jours plus tard, le réalisateur français, Luc Wouters, décide de publier l’œuvre litigieuse sur son propre compte, afin d’exprimer son soutien à l’artiste censuré et de tester la réaction de Facebook en France. Le résultat est identique : son compte est désactivé sans préavis ni explication.
De tout temps, L’Origine du Monde a suscité le scandale, dans le monde réel puis dans l’univers virtuel. Pourtant et curieusement, il semble qu’Internet soit devenu moins permissif que les institutionnels. En effet, le Courbet censuré est exposé publiquement au Musée d’Orsay. Dans le même temps, l’Etat russe vient d’attribuer « un prix de l’innovation » au collectif Voïna pour son graffiti urbain représentant un phallus géant.
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L’Origine du Monde encore une fois censuré sur Facebook
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