PARIS
La Ville de Paris, propriétaire du fonds, confie sa commercialisation et sa valorisation à une société privée.
Paris. La Ville de Paris a préféré la société privée NDLR à la RMN-Grand Palais pour la diffusion et la valorisation des 600 000 reproductions photographiques numérisées des fonds Roger-Viollet. Propriétés de la Ville, ces fonds avaient été affectés en novembre 2017 à la Bibliothèque historique de la Ville de Paris (BHVP) après le détricotage progressif des activités de la Parisienne de photographie qui avait à l’origine en charge la numérisation, conservation, diffusion et valorisation des photographies de cette agence de presse. NDLR hérite par la même occasion de la commercialisation et de la diffusion du fonds France Soir aussi détenu par la BHVP. Le vote du 15 novembre dernier par le Conseil de Paris a entériné le choix de ce concessionnaire plus connu sous le nom de Photononstop.com, une entreprise constituée de rachats successifs d’agences photo.
La concession de cinq ans qui prend effet le 1er janvier 2020 comprend la reprise des douze salariés de la Parisienne de photographie et du local historique de l’agence Roger-Viollet, situé 6 rue de Seine, dans le VIe arrondissement de Paris, en échange d’un loyer annuel de 100 000 euros par an. NDLR recevra 482 000 euros chaque année de la Ville de Paris pour la commercialisation et la valorisation de ces deux fonds et s’engage à verser une redevance de 6,5 % du chiffre d’affaires avec une somme minimale garantie de 45 000 euros par an.
La reprise par NDLR de la commercialisation et diffusion des photographies numérisées des fonds Roger-Viollet n’est pas toutefois sans soulever la question de la diffusion de certaines photos. « Si les droits des fonds photos de France Soir, fondé en 1944, appartiennent encore aux photographes ou ayants droit, nombre de fonds de l’agence Roger-Viollet sont tombés dans le domaine public, environ 1 000 000 de photographies », rappellent ceux qui ont eu à gérer ces fonds. « Les collections Roger-Viollet ne sont donc sous droit que parce que la Ville de Paris, propriété des droits patrimoniaux, le décide. Elle aurait pu choisir de les libérer », surtout dans un contexte où les œuvres numérisées des musées de la Ville vont passer prochainement en accès libre. Le contrat de concession engage la Ville à fournir 200 000 images numérisées par an de ce fonds, à NDLR, du moins à la nouvelle société que va créer dans les semaines à venir et sous le nom Roger-Viollet le cofondateur de NDLR, Gilles Taquet. La Ville n’a pas encore choisi son prestataire de numérisation.
NDLR dispose cependant de fonds patrimoniaux renommés, mais aussi d’une très belle vitrine qu’elle n’avait pas jusqu’alors. Les bureaux historiques de l’agence Roger-Viollet vont, en effet, être transformés en une galerie d’expositions, qui pourrait présenter d’autres ensembles, à l’exception de photos contemporaines, selon Gilles Taquet. NDLR vient d’ailleurs de signer l’exclusivité de la diffusion du fonds Peugeot-Citroën. Il y aura également des ateliers scolaires ou périscolaires et des activités de formation professionnelle à la photographie.
Se pose, par ailleurs, la question de la diffusion des photographes ou ayants droit distribués par la Parisienne de photo non compris dans la concession. Et on compte de grands noms dans cette liste : René-Jacques, Pierre Jahan, Janine Niépce à François Kollar, Jean Marquis, Jean-Claude Gautrand. Selon Gilles Taquet : « Il n’y a aucune raison pour qu’on ne les reprenne pas tels quels. »
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L’exploitation du fonds Roger-Viollet entame une nouvelle ère
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°534 du 29 novembre 2019, avec le titre suivant : L’exploitation du fonds Roger-Viollet entame une nouvelle ère