Espagne - Justice

L’ex-directrice de l’IVAM acquittée dans l’affaire Rueda

Par Julie Goy, correspondante en Espagne · lejournaldesarts.fr

Le 21 décembre 2021 - 368 mots

VALENCE / ESPAGNE

Consuelo Císcar était accusée d’avoir acquis sciemment des œuvres contrefaites du sculpteur pour le compte du musée. 

Consuelo Ciscar © Javier Gaya, 2006, CC BY-SA 4.0
Consuelo Císcar.

Le tribunal de Valence vient de rendre son verdict dans le procès pour fraude présumée dans la cession d’œuvres d’art de Gerardo Rueda (1926-1996) par l’Institut d’art moderne de Valence (IVAM). L’ancienne directrice du musée Consuelo Císcar, 76 ans, et ses deux complices présumés, le fils de l’artiste José Luis Rueda et l’ex-directeur financier du musée, Juan Carlos Lledó, ont été acquittés. 

Directrice du musée entre 2004 et 2014, Consuelo Císcar avait fait acquérir huit sculptures de Rueda par le musée d’art contemporain pour plus de trois millions d’euros, en 2004 et 2006. Par la suite, 90 autres œuvres de Rueda avaient été données par son fils, José Luis Rueda. Les œuvres achetées et la majeure partie des donations avaient été tirées après la mort de l’artiste. Une peine de six ans de prison avait été requise à l’encontre de l’ex-directrice et de cinq ans pour ses complices présumés. 

Dans le verdict du procès débuté en novembre dernier, le tribunal de Valence a considéré que les preuves apportées n’étaient pas suffisantes pour qualifier la transaction de frauduleuse, d’après le journal El Pais. Consuelo Císcar n’a pas violé les exigences légales en matière de contrat public. Les fonds alloués au musée ont été employés à juste titre par la directrice pour l’achat desdites œuvres, le prix payé étant même avantageux pour le musée. 

Les magistrats ont aussi retenu que les tirages en bronze réalisés par le fils de l’artiste étaient des reproductions légales pouvant être attribuées à Gerardo Rueda. Ils se sont appuyés sur des lettres signées de l’artiste, prouvant sa volonté de transférer à son héritier ses droits de reproduction. Des experts en art contemporain ont précisé qu’un changement de matériau – notamment s’agissant d’une œuvre à l’origine en bois et porcelaine reproduite en bronze et acier – était conforme au droit des tirages. 
 
Consuelo Císcar avait cependant été condamnée en août dernier à un an et demi de prison et à deux ans et demi d’interdiction d’exercer un emploi ou une fonction publique à Valence pour détournement de fonds publics au profit de la carrière artistique de son fils. 

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