VALENCE / ESPAGNE
Il est reproché à l’ex-directrice du musée de Valence d’avoir fait acquérir frauduleusement des œuvres d’un sculpteur.
Alors que le procès de Consuelo Císcar vient de débuter, l’ex-directrice de l’Institut Valencià d’Art Moderne refuse de répondre aux accusations de détournement de fonds publics qui lui sont adressées. Directrice de l’Institut de 2004 à 2014, elle avait fait l’acquisition d’œuvres du sculpteur espagnol Gerardo Rueda (1926-1996) pour un prix de 3,4 millions d’euros. Les enquêtes menées a posteriori ont conclu qu’il s’agissait de reproductions posthumes de faible valeur et que l’ensemble de l’opération se révélait être une fraude organisée par Consuelo Císcar avec le fils de Gerardo Rueda.
L’affaire débute en 2004 lorsque le fils et héritier de l’artiste, José Luis Rueda, propose à Consuelo Císcar d’acheter Le Grand Soulagement de Rueda pour la somme de 360 000 euros. Par la suite, entre 2004 et 2006, Consuelo Císcar lui achète huit œuvres pour les collections de l’IVAM pour un total de 2,9 millions d’euros. En échange, le fils de Rueda a consenti un don de 90 œuvres au musée.
Mais la plupart des œuvres n’étaient pas encore fondues au moment des transactions : l’Institut espagnol a dépensé plus de 512 000 euros pour la production de 53 de ces œuvres par la Fonderie Capa à partir de modèles. 720 000 euros ont également été dépensés dans la promotion et l’organisation de sept expositions dédiées à l’œuvre de Gerardo Rueda, d’après le journal El País.
Mais dix ans après le début des commandes, 31 œuvres n’étaient pas encore arrivées au musée. Elles ont été réclamées par le nouveau directeur du musée, José M. Cortés, en 2015.
Un rapport de la police de Valence a permis d’établir que Consuelo Císcar, associée à José Luis Rueda et Juan Carlos Lledó, le responsable administratif du musée, aurait planifié le détournement d’une partie des fonds publics reçus par le musée.
Les infractions retenues à l’encontre des trois accusés sont ceux de fraude administrative, falsification de documents et détournement de fonds publics. Six ans de prison sont requis contre l’ancienne directrice, cinq ans et demi pour Juan Carlos Lledó et cinq ans pour José Luis Rueda. Ils sont aussi tenus d’indemniser l’IVAM à hauteur de 3,5 millions d’euros.
Consuelo Císcar, 76 ans, avait déjà été condamnée en août dernier à un an et demi de prison pour avoir utilisé des ressources du musée afin de promouvoir la carrière artistique de son fils Rafael Blasco Císcar, connu sous le nom de Rablaci.
Le procès des trois accusés se tiendra jusqu’au 23 novembre prochain. De nombreux experts du monde de l’art sont appelés à témoigner, dont l’ancien ministre de la Culture, José Guirao.
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L’ancienne directrice de l’IVAM jugée pour détournement de fonds publics
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