VERSAILLES
Les sénateurs ont été particulièrement virulents contre « l’amendement Pégard », visant à prolonger l’actuelle présidente du domaine jusqu’en décembre 2024 au motif que des épreuves des Jeux olympiques vont s’y tenir.
« Ce n’est plus un cavalier législatif mais un concours équestre », a ironisé Pierre Ouzoulias (PC). Cet amendement a, en effet, été introduit par le gouvernement à l’occasion d’un projet de loi sur l’organisation des JO 2024 (sécurité, dopage…). Visiblement gêné, François Patriat, un macroniste de la première heure, qui portait l’amendement, a néanmoins eu l’honnêteté de reconnaître que ce texte concernait en premier lieu la présidente du domaine, qui avait épuisé le nombre autorisé de renouvellement de mandat et avait dépassé la limite d’âge de 67 ans.
Alors que les autres articles du projet de loi étaient adoptés sereinement, les sénateurs se sont livrés à une surenchère de critiques et de bons mots sur cet amendement. Stéphane Piednoir (LR) a fait remarquer que l’on connaît depuis longtemps l’âge de Catherine Pégard et la date des JO. Pierre Ouzoulias s’est agacé contre un ministère de la Culture incapable de trouver un successeur à Catherine Pégard, alors que les candidats ne manquent pas. Sylvie Robert (groupe Socialiste, écologique et républicain) dénonce une « situation ubuesque », « le fait du prince » et rappelle que l’exécutif a tenté un passage par un décret pour renouveler la présidente, mais que le Conseil d’État a « retoqué le texte à l’unanimité ». La palme de l’humour revient au sénateur Philippe Dominati (LR) qui s’est dit favorable à l’amendement sous réserve que les prochaines élections sénatoriales soient reportées car, après tout, les sénateurs aussi participent à la bonne organisation des JO.
Face à la bronca, le gouvernement a préféré retirer son amendement avant de boire le calice jusqu’à la lie. L’article 15 qui permet de prolonger les fonctionnaires occupant un emploi supérieur les conduisant à participer directement à l’organisation des JO, un article taillé sur mesure pour le préfet Michel Cadot, délégué interministériel en charge des JO, a lui été adopté sans problème. À moins d’un passage en force à l’Assemblée nationale, ce qui est peu probable vu l’opposition des Républicains, l’ancien parti de Nicolas Sarkozy, soutien de Catherine Pégard, les jours de cette dernière à Versailles sont comptés.
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Les sénateurs ne veulent pas prolonger Catherine Pégard au château de Versailles
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°604 du 3 février 2023, avec le titre suivant : Les sénateurs ne veulent pas prolonger Catherine Pégard au château de Versailles