Cour des comptes. Les médias et les réseaux sociaux ont beaucoup commenté le réquisitoire de la Cour des comptes contre l’intérim de Catherine Pégard à la présidence du Château de Versailles, intérim qui ne semble pas avoir de fin.
Manifestement très agacés par cette situation qui « pourrait être assimilée à un détournement de pouvoir », les magistrats de la Rue Cambon sont allés jusqu’à exhumer des notes de taxi de la présidente datant de 2014. Cette charge prend d’autant plus de relief que le rapport de la Cour est globalement favorable (avec un contraste entre les constats positifs et les commentaires peu amènes) sur la gestion du château-musée depuis l’arrivée en 2011 de l’ex-journaliste puis conseillère du président Nicolas Sarkozy. Ce que s’est empressée de relever la ministre de la Culture dans sa lettre de réponse, attribuant le mérite des bons résultats de l’établissement public à sa présidente.
Curieusement, le second rapport de la Cour portant sur Château de Versailles Spectacle (CVS) a été nettement moins commenté. Il est pourtant particulièrement sévère sur la gestion de cette filiale commerciale de l’établissement public qui organise les spectacles et les expositions d’art contemporain au château. Il pointe des hausses de salaires démesurées, notamment celui de son directeur, des notes de frais abusives et surtout une offre commerciale déséquilibrée. Alors que les spectacles populaires (« Les Grandes Eaux ») dégagent un résultat (en 2018) de plus de 10 millions d’euros, les concerts élitistes donnés à l’Opéra Royal ont été déficitaires de 3,6 millions d’euros la même année. En résumé, les « pauvres » payent pour les riches. Le rapport reproche également au directeur de CVS d’avoir lancé une activité de production discographique qui perd constamment de l’argent avec des ventes qui ne dépassent pas 2 000 disques. Cependant, globalement, CVS gagne de l’argent au point que la Cour lui demande de rembourser à l’État ce qu’elle n’a pas utilisé dans les 10 millions d’euros qu’elle a perçus pendant le Covid, soit une grande partie de ces aides.
Cette charge contre Château de Versailles Spectacles vise indirectement Catherine Pégard qui en est la présidente et dont on lit entre les lignes qu’elle s’accommode des pleins pouvoirs que s’arroge le directeur. On en revient donc à l’intérim à la tête du Château en se posant une question : pourquoi Catherine Pégard, qui peut se prévaloir d’un bon bilan, ternit-elle sa réputation en refusant de passer la main ?
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Les ombres et lumières de Versailles
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°621 du 17 novembre 2023, avec le titre suivant : Les ombres et lumières de Versailles