GENÈVE (SUISSE) [22.06.15] - L’associé de la Galerie Guy Bärtschi a été convoqué auprès du Service des armes, Explosifs et autorisations de la police genevoise. Cela fait suite à une performance de l’artiste Khaled Jarrar, réalisée avec des armes à feu. La galerie n’aurait pas eu l’autorisation pour organiser cet événement.
Pour l’inauguration de son exposition au sein de la Galerie Guy Bärtschi, à Genève, l’artiste palestinien, Khaled Jarrar, a réalisé une performance avec des armes. Il a utilisé ses compétences d’ancien militaire pour tirer à 21 reprises sur des pots de peintures placés entre des toiles vierges. Pour l’artiste, la finalité des armes à feu est détournée, l’acte destructeur est transformé en acte créateur.
L’associé de la galerie, Barthélémy Pralong, a reçu un mandat de comparution, le convoquant devant le service des armes, Explosifs de la police en raison d’une absence d’autorisation de tir pour cette performance organisée au sein d’un espace privé.
Une demande d’autorisation avait été demandée à la police pour réaliser cette performance à l’occasion de la Nuit des Bains qui voit défiler des milliers de personnes. Les autorités avaient refusé en précisant que l’usage d’armes à feu dans des lieux accessibles au public en dehors des places de tir était interdit.
L’événement s’est donc déroulé dans un espace privé appartenant à la galerie Guy Bärtschi. Etant donné qu’il s’agissait d’un espace privé sur invitation, les responsables de la galerie n’avaient pas formulé de nouvelle demande auprès des autorités.
La liberté de l’art n’est pas prise en compte par les autorités suisses, particulièrement rigoureuses. Jean-Philippe Brandt, porte-parole de la police genevoise, indique que « n’importe quelle personne qui organiserait une soirée où il y a usage d’une arme sans autorisation serait dans le même cas ». L’affaire va donc être transmise au Ministère public genevois.
Plusieurs avocats étaient présents au cours de la performance, parmi eux des pénalistes connus de la place genevoise.
Ce processus créatif est pourtant connu depuis le milieu du XXe siècle. L’artiste franco-américaine Niki de Saint Phalle s’était fait connaître dans les années 60 avec ses tirs, elle dissimulait des liquides colorés sur des structures de plâtres sur lesquelles elle tirait à la carabine. A L’époque, Niki de Saint Phalle avait pu réaliser ses tirs en toute liberté.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Les performances artistiques avec des armes à feu ne plaisent pas à la police genevoise
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €La galerie Art Bärtschi & Cie, à Genève - 2015 © photo Ludosane