Les Gorges du Tarn et de la Jonte labélisées

Occitanie. Situé à cheval sur la Lozère et l’Aveyron, le site des Gorges du Tarn et de la Jonte présente des canyons creusés dans le calcaire et des falaises assez abruptes. Profondes d’environ 500 mètres, les gorges s’étendent sur près de 70 kilomètres, au sein d’un site qui couvre 20 000 hectares : le label « Grand site de France » inclut aussi les causses environnants. Le communiqué souligne les paysages exceptionnels des gorges et des causses, ainsi que la gestion raisonnée du site confronté à un tourisme massif (près d’un million de visiteurs par an selon les offices de tourisme locaux). Le label est notamment conditionné à une remise en état des « belvédères panoramiques » qui ponctuent les gorges et au respect de l’environnement. Cette zone abrite en effet une riche faune qui niche dans les grottes et les falaises, dont plusieurs espèces de chauves-souris et de rapaces (vautours, milans, balbuzards).

Apprécié depuis la fin du XIXe siècle pour ses paysages et ses panoramas, le site constitue également un exemple d’agro-pastoralisme méditerranéen typique, comme le notait l’Unesco en 2011 lors de l’inscription au patrimoine mondial de l’ensemble « Causses et Cévennes » dont font partie les gorges du Tarn et de la Jonte. Le Comité du patrimoine mondial soulignait l’importance du maintien des modes de vie de l’agro-pastoralisme dans cette zone rurale, notamment les routes de transhumance des ovins. Le dossier mentionne aussi les villages avec des maisons en pierres sur les « terrasses » du fond des Causses, une tradition à l’abandon : pour l’Unesco, ces villages « reflètent l’organisation des grandes abbayes du XIe siècle » qui ont structuré l’activité économique de la région et permis un « renouveau » des activités d’élevage. L’Unesco encourageait les collectivités locales à restaurer les maisons et fermes, et à remettre en état les routes de transhumance traditionnelles en usage depuis le Moyen Âge : le dossier rappelle au passage que plusieurs édifices des causses et des gorges sont classés « Monuments historiques », ce qui implique des obligations d’entretien pour les collectivités. En ce qui concerne les activités de pastoralisme, il semble que de nouveaux éleveurs se soient installés près du site ces dernières années, dans une dynamique de sauvegarde d’un savoir-faire traditionnel. Enfin, l’Unesco mentionnait qu’une partie de la zone est classée comme réserve de biosphère depuis 1985, comme le Parc naturel des Cévennes adjacent.

Les gorges du Tarn et de la Jonte cumulent des paysages remarquables, des enjeux écologiques et une histoire agricole en voie d’effacement : les collectivités locales doivent donc continuer à équilibrer développement touristique, protection de l’environnement et protection du patrimoine pour conserver le label « Grand Site de France ».