Les vingt-quatre dessins de Dürer volés à l’intention de Hitler en 1941, au Musée Lubomirski de Lviv, sont désormais localisés. Remis en secret par les Américains au prince Georg Lubomirski en 1946, les dessins ont été revendus par ce dernier alors qu’il avait promis d’en faire don à la National Gallery de Washington. Quatorze des pièces les plus belles se trouvent aujourd’hui dans des collections publiques, qui vont vraisemblablement être saisies de demandes de restitution de la part de la Pologne et de l’Ukraine.
LONDRES (de notre correspondant) - Les musées que nous avons contactés ont insisté sur leur “bonne foi” et celle des marchands auprès desquels ils ont acquis les Dürer. Les collections publiques européennes comptent quatre Dürer de Lviv. Le Musée Boymans-van Beuningen de Rotterdam a acheté le Cheval de profil et Vierge à une vente à Londres en 1955. D’après le Pr Richard Verdi, directeur du Barber Institute de Birmingham, l’Homme avec une rame a été acheté “en toute bonne foi” en 1954 à la galerie Colnaghi’s de Londres.
Les empereurs Charlemagne et Sigismond, du Courtauld Institute, font partie du legs du comte Antoine Seilern, en 1978. Il les avait achetés au prince Lubomirski en 1954.
Neuf Dürer de Lviv sont dans des collections publiques américaines. Le Jeune Taureau, de l’Art Institute de Chicago, a été acheté en 1965 au collectionneur Richard S. Davis, qui l’avait lui-même acquis au début des années cinquante à la galerie Paul Drey de New York.
Paul Drey a également cédé, en 1953, une Tête de chevreuil au Nelson-Atkins Museum of Art de Kansas City. Le Metropolitan Museum of Art de New York compte trois Dürer de Lviv, l’Autoportrait de 1493, Fortuna et La Sainte Famille sous une treille. Tous figuraient dans la superbe collection dont Robert Lehman a fait don au musée, en 1975.
Le Museum of Art de Cleveland a acquis Le Christ mort et L’Ascension du Christ en 1952. Le Boston Museum of Fine Arts a acheté le Jeune Homme allongé en 1959 chez Colnaghi’s. Le Pélican en piété, de la Pierpont Morgan Library de New York, lui a été donné par un administrateur anonyme en 1977.
La National Gallery of Canada a acheté, pour 8 000 livres, la Femme nue chez Colnaghi’s, en 1956. Les dix autres Dürer de Lviv se trouvent dans des collections privées : trois sont à Londres (Tête d’enfant, Vierge assise et L’Enlèvement d’Europe), un dans le Wiltshire (Femme nue avec un miroir), deux à Nuremberg (Homme nu tenant un disque et Homme nu avec un lion), un à Montréal (La Sainte Famille), deux à New York (Samson et La Vierge dans un vestibule) ; un dessin pour une étude de draperie n’a pu être localisé.
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Les Dürer du Führer : suite
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°14 du 1 mai 1995, avec le titre suivant : Les Dürer du Führer : suite