Depuis 2003, la crise est endémique.
Si l’entretien régulier des monuments historiques n’a jamais été la priorité des pouvoirs publics, le ministère de la Culture décide à l’époque de geler les crédits du secteur qui n’auraient pas été consommés dans l’année, provoquant une crise sans précédent. Celle-ci a pour conséquence directe l’arrêt de nombreux chantiers, programmés de manière pluriannuelle. Plusieurs directions régionales des Affaires régionales (DRAC) sont au bord de la cessation de paiement, incapables d’honorer les factures des entreprises et professionnels intervenant sur les chantiers. Tous les ministres sont à la peine, depuis cette date, pour renouer avec un budget qui ne serait employé qu’à gérer l’urgence. Si un rapport du ministère de la Culture (2008), établi sur injonction du Parlement, évalue les besoins globaux pour une remise à niveau du parc monumental à plus de 10 milliards d’euros, le Sénat plaide – sans succès – pour que son budget annuel atteigne 400 millions d’euros. Seuls 282 millions d’euros ont été programmés dans le projet de loi de finances 2009. La priorité est plutôt donnée à des expédients médiatiques : en 2006, une partie des recettes venant des privatisations des autoroutes et des droits de mutation est affectée au patrimoine ; en 2008, cette manne est alimentée par une partie du produit des cessions immobilières de l’État ; en 2009, plusieurs chantiers sont labellisés « Plan de relance ». Les experts s’accordent pourtant à dire, de manière unanime, qu’une recette extrabudgétaire prélevée sur les recettes de la Française des Jeux – sur le modèle britannique – constituerait une solution pérenne. Malgré les promesses de la Rue de Valois, celle-ci n’a toujours pas vu le jour, faute d’accord avec Bercy. Qui a préféré porter son effort, à la fin 2008, sur une tentative d’amendement du régime fiscal des monuments historiques protégés, bénéficiant aux propriétaires privés et considéré comme une vulgaire niche fiscale.
L’Italie lutte contre le pillage
1995|Genève
La police fédérale découvre un hangar contenant 3 800 pièces archéologiques italiennes dépourvues de certificat d’exportation. L’enquête révélera que de nombreuses pièces ont été vendues illégalement à des collectionneurs ou à des musées américains, notamment au J.-Paul Getty Museum (Los Angeles).
Une Fondation du Patrimoine
1996|Paris
Sauvegarder le patrimoine de proximité, telle est la mission de cette fondation française reconnue d’utilité publique depuis 1997, unique en son genre à ce jour.
La Grèce bataille pour ses frises
1999|Strasbourg
Le Parlement européen prononce une déclaration assurant à la Grèce son soutien pour le retour des marbres du Parthénon. Conservés au British Museum (Londres) depuis le XIXe siècle, les fragments de la frise font toujours l’objet d’une bataille entre la Grèce et le Royaume-Uni.
Le casse-tête de Lascaux
2001|Montignac
(Dordogne) Fusarium solani, tel est le nom scientifique de la première moisissure apparue sur les peintures de la plus célèbre grotte ornée du paléolithique. D’autres espèces fongiques ont, depuis, fait leur apparition, au grand dam des spécialistes.
Archéologie préventive
2001|Paris
Depuis le 17 janvier 2001, la loi prévoit l’intervention des archéologues préalablement à tout chantier d’aménagement, pour effectuer un diagnostic et, si besoin, une fouille. Les fouilles de sauvetage se sont muées en archéologie préventive.
Les talibans détruisent les Bouddhas
2001|Bâmiyân
(Afghanistan) Considérée comme anti-islamique, la statuaire rupestre bouddhique afghane, sculptée entre le IIe et le Ve siècle et inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco, est détruite à l’explosif, soulevant l’indignation internationale.
Irak pillé
2003|Bagdad
À la suite de l’occupation américaine, le Musée national d’Irak subit, faute d’avoir été protégé, un pillage de ses collections. Le musée a rouvert en février 2009, 6 000 pièces ayant été retrouvées sur les 15 000 qui avaient été volées.
Transfert de propriété
2003|Paris
La commission présidée par René Rémond rend public son rapport sur les monuments appartenant à l’État et susceptibles d’être transférés aux collectivités. Un an plus tard, une liste de 178 édifices est dressée et proposée à la décentralisation.
L’immatériel
2003|Paris
Tradition et expressions orales, arts du spectacle, pratiques sociales, savoir-faire traditionnels… Une convention de l’Unesco offre un instrument juridique pour la protection de la diversité du patrimoine immatériel.
Inventaire général
2004|Paris
La grande entreprise créée en 1964 par André Malraux pour documenter l’intégralité du patrimoine culturel français, « de la petite cuiller à la cathédrale », est transférée aux Régions.
Les Archives
2004|Pierrefitte-sur-Seine (Seine-Saint-Denis)
Pas moins de 320 km linéaires accueilleront les archives des services de l’État, dans un bâtiment construit par l’Italien Massimiliano Fuksas. Ouverture prévue en 2012.
La nef du Grand Palais rouvre
2005|Paris
Fermé depuis 1993, l’espace sous verrière du palais construit pour l’Exposition universelle de 1900 rouvre une première fois ses portes à l’occasion des Journées du patrimoine. Plus de 140 millions d’euros auront été consacrés à sa rénovation, encore inachevée.
L’architecture a sa Cité
2007|Paris
Après dix ans de réflexion, l’ancien Musée des monuments français du Palais de Chaillot s’est transformé, malgré la faiblesse de ses collections, en un lieu dévolu à l’architecture et au patrimoine.
Fin d’un monopole
2007|Paris
Pressé par la Commission européenne, le ministère de la Culture promulgue un décret ouvrant une brèche dans le monopole de l’exercice des architectes en chef des Monuments historiques. Une partie du décret a été annulée par le Conseil d’État et doit faire l’objet d’une réécriture.
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Les crédits du patrimoine
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°300 du 3 avril 2009, avec le titre suivant : Les crédits du patrimoine