Voici en 20 dates-clés, autant d’événements majeurs qui ont marqué le monde artistique. Une année importante avec la reprise de Palmyre, l’arrivée d’une nouvelle équipe dirigeante en France et aux États-Unis, des rebondissements divers et variés et des records en tous genres.
1er janvier : La fréquentation dans les monuments et musées parisiens a baissé de 8,4 % en 2016
Jusqu’en 2015, portés par une vague ininterrompue de hausse de leur fréquentation, les grands musées parisiens avaient pris l’habitude d’annoncer, parfois dès le 1er janvier, le nombre de leurs visiteurs pour l’année écoulée. La surenchère dans la communication a pris fin avec les attentats de 2015, qui ont provoqué une chute des entrées. Une tendance amplifiée en 2016, avec les restrictions de sorties des scolaires et la baisse du tourisme. Paris a le plus souffert, selon l’office du tourisme, le nombre de visiteurs dans les musées et monuments de la capitale a diminué de 8,4 %, avec des pointes à -16 % pour le Louvre et même -35 % pour le Grand Palais. Les 100 sites gérés dans toute la France par le Centre des monuments nationaux ont perdu 700 000 visiteurs (-8 %).
20 janvier : Donald Trump à la Maison-Blanche
Élu le 8 novembre 2016, le président Donald Trump prend ses fonctions. La première année de son mandat est surtout marquée par de nombreuses controverses. Dans le domaine culturel, il tente de couper purement et simplement les budgets fédéraux des quatre agences culturelles, dont la National Endowment for the Art (NEA), une première fois dans le budget modificatif 2017, puis dans le projet de budget 2018 toujours en cours de discussion. La NEA reçoit 150 millions de dollars de fonds publics. Une somme déjà très faible dans un pays où la culture est largement financée par le privé. En octobre, il annonce le retrait de son pays de l’Unesco, lui reprochant ses positions anti-israéliennes. On ne compte plus ses tweets ravageurs à l’égard de la communauté artistique… qui en retour ne le ménage pas.
3 février : Attentat au Carrousel du Louvre
Vendredi matin, Abdallah El-Hamahmy, un Égyptien de 29 ans, se précipite, armé d’une machette dans chaque main, en criant « Allah Akbar », sur des militaires de l’opération Sentinelle en surveillance dans les galeries commerciales en sous-sol à l’entrée du Louvre. Il est immédiatement immobilisé par des tirs de riposte. Plus tard, il expliquera avoir « agi de son plein gré », « sans avoir été commandité » par le groupe djihadiste État islamique. Il a été mis en examen pour tentative d’assassinat en lien avec une entreprise terroriste. Le parcours de ce diplômé en droit, cadre dans une entreprise commerciale aux Émirats arabes unis (EAU), intrigue les enquêteurs. Il était arrivé en France comme touriste quelques jours auparavant et avait suivi une visite guidée dans le musée.
20 février : Jusqu’à huit ans de prison pour les auteurs du vol au Musée d’art moderne de la Ville de Paris
Dans la nuit du 20 mai 2010, cinq tableaux inestimables de Picasso, Matisse, Modigliani, Braque et Léger, étaient volés dans le musée parisien sans déclencher d’alarme. Un casse audacieux réalisé par « l’homme araignée » Vjeran Tomic, 49 ans, 14 condamnations dans son casier judiciaire, arrêté en mai 2011. Quelques jours après le procès, le tribunal rend son verdict. Le voleur écope de huit ans de prison, et les deux receleurs – un antiquaire et un horloger – de sept et six ans. Ils ont été condamnés solidairement à payer une amende de 104 millions d’euros, la valeur estimée des œuvres, à la Ville de Paris. Car les tableaux n’ont jamais été retrouvés. On ignore s’ils ont été détruits, cachés ou remis à un commanditaire inconnu, « un riche Saoudien », selon Tomic. Ils sont bien entendu invendables.
23 février : le directeur du MET, Thomas Campbell annonce sa démission
Entré au Metropolitan Museum of Art de New York en 2009, Thomas Campbell en est sorti en juin 2017. On lui reproche ses très coûteux grands projets qui plombent l’équilibre financier du musée - la location de l’ancien bâtiment du Whitney (renommé Met Breuer) et un projet de construction d’une nouvelle aile -, malgré une augmentation de la fréquentation. Le président Daniel Weiss l’a remplacé. Il a mis en place un plan d’économies comportant le licenciement de près de 80 salariés, et la suspension des travaux d’extension. Depuis les finances se sont améliorées, le déficit pour l’exercice se terminant en juin 2017 a été ramené à 10 millions de dollars (8,40 M€), et le fonds de dotation a été augmenté de 300 millions de dollars (252 M€) s’élevant à 2,9 milliards de dollars (2,43 M€). En novembre, les héritiers Irving ont établi un nouveau record de dons en apportant 80 millions de dollars (67 M€). Le musée indique qu’il sera de nouveau à l’équilibre avant 2020.
2 mars : Reprise de Palmyre et recul de l’Etat Islamique
Les forces gouvernementales syriennes aidées de troupes russes reprennent le contrôle de la cité antique aux combattants de l’État islamique. L’EI a occupé à deux reprises ce joyau archéologique classé au patrimoine de l’Unesco, de mai 2015 à mars 2016, puis de décembre 2016 à mars 2017. Il a détruit de nombreux vestiges dont le Lion d’Athéna, les temples de Bêl, de Baalshamin, l’Arc de Triomphe et le Tétrapyle. Avant la guerre civile, Palmyre, une oasis en plein désert, accueillait 150 000 touristes. La reprise de la ville syrienne est une étape de plus dans la réduction du pré carré de l’EI. Les forces irakiennes reprennent le contrôle quelques jours plus tard du musée de Mossoul, puis le 26 avril de la cité antique de Hatra, avant de chasser entièrement les djihadistes de Mossoul le 10 juillet 2017. Ces derniers avaient malheureusement détruit deux semaines auparavant la célèbre mosquée al-Nouri.
4 mars : La collection Chtchoukine à la fondation Vuitton a accueilli 1,2 million de visiteurs
À quelques dizaines de milliers de visiteurs près, l’exposition de la fondation Vuitton rate le record absolu du nombre d’entrées détenu par « Toutankhamon » en 1967 au Petit Palais (1,24 million). En revanche, avec une moyenne de 9 800 visiteurs par jour contre 7 275 pour le pharaon, elle établit un nouveau standard. Elle dépasse largement les records plus récents que furent « Monet » au Grand Palais en 2010 (913 000 visiteurs) ou Dalí en 1976 au Centre Pompidou (840 000). Elle présentait 130 chefs-d’œuvre de Matisse, Van Gogh, Gauguin, pour la plupart jamais sortis de Russie. Il se dit aussi que c’est l’exposition la plus chère jamais produite, avec un budget de 25 millions d’euros. Le coût de l’exposition-spectacle de Damien Hirst à la Pointe de la Douane et au Palazzo Grassi à Venise, qui a fermé ses portes en décembre, se chiffre également en plusieurs millions d’euros. Elle a reçu 360 000 visiteurs.
10 et 23 mars : Rapports Tefaf et Art Basel, marché en hausse pour le premier, en baisse pour le second
Les deux plus grandes manifestations commerciales au monde, la Tefaf (The European Fine Art Fair) de Maastricht et Art Basel, ont remis leur rapport sur le marché de l’art. Mais alors que Rachel Pownall, l’économiste en charge du rapport Tefaf, annonce une progression d’1,7 % du marché de l’art global en 2016 par rapport à 2015, Clare McAndrew, sa prédécesseur passée chez Art Basel, pointe un marché mondial en chute de 11 %. Qui croire ? Sources (bases de données) et mode de calcul expliquent cette différence d’appréciation, jusqu’à produire des résultats contradictoires. La première s’est appuyée sur Artnet, la seconde sur Collectrium et Artron. Si les chiffres des ventes publiques sont fiables, côté transactions privées, la transparence est en revanche moins de mise. Point commun aux deux rapports : le volume des ventes d’art, en croissance, a été poussé par les galeries face à des maisons de ventes aux enchères en déclin pour la même période.
28 avril : François Morellet, lauréat du palmarès Artindex des artistes
Pour la première fois en tête du classement annuel des artistes du JDA, le plasticien disparu en mai 2016, à 90 ans, devient l’artiste français le plus exposé dans le monde, détrônant Anri Sala. François Morellet lui ravit la pole position, totalisant 837 expositions dans le monde, dont 250 en France, très loin devant les autres artistes, avec une forte présence muséale, tant en France qu’à l’international.
À l’instar de l’an passé, le top 10 reste stable, avec de très faibles évolutions. Plusieurs artistes conservent la même place : Christian Boltanski (3e), Daniel Buren (4e), Kader Attia (8e) et Cyprien Gaillard (10e). Comme Anri Sala, Christian Boltanski est très présent dans les institutions et les biennales, mais relativement peu sur le marché (91 expositions en galeries), en comparaison de Daniel Buren (283). En termes de progression, Pierre Huyghe gagne deux places (de 7e à 5e). Récipiendaire 2017 du Prix Nasher Sculpture Center à Dallas, le plasticien diplômé de l’École nationale supérieure des arts décoratifs à Paris continue sa progression, à l’égal de Philippe Parreno qui se hissse lui aussi de deux places (de 11e à 9e), avec seulement huit expositions en galeries en France, mais une participation à 385 expositions dans le monde et 26 biennales.
17 mai : Françoise Nyssen, nouvelle ministre de la Culture
Quelques jours après l’élection d’Emmanuel Macron à la présidence de la République, la directrice des éditions Actes Sud entre au gouvernement d’Édouard Philippe. C’est peu de dire que sa nomination à la Rue de Valois est une surprise, pour elle comme pour le petit monde de la culture. Sa personnalité, son parcours et ses liens privilégiés avec de nombreux auteurs et journalistes lui assurent un état de grâce inhabituel, en dépit d’un bilan encore un peu faible. Pour l’instant, elle exécute surtout la feuille de route du candidat Macron qui a sanctuarisé son budget pour 2018 : l’éducation artistique et culturelle, le chantier de l’ouverture des bibliothèques et du Pass culture. Elle doit également composer avec Stéphane Bern, le « Monsieur patrimoine » du Président qui lui a permis de faire aboutir la très ancienne proposition d’un loto du patrimoine.
26 mai : Lyon, Le Havre et le Cateau-Cambresis en tête du classement des musées du Journal des Arts
Le 14e Palmarès des musées du Journal des Arts, constitué de 3 classements selon le type d’intercommunalité, récompense des habitués du Palmarès. Le Musée des beaux-arts de Lyon l’emporte d’une courte tête sur celui de Rouen dans le classement des métropoles. Il doit sa position à un travail de longue haleine mené par sa directrice Sylvie Ramond. Deux musées normands, celui du Havre et le Musée des beaux-arts de Caen, se distinguent dans le classement des musées des communautés d’agglomérations et urbaines. Enfin, le Musée Matisse au Cateau-Cambrésis monte une nouvelle fois sur le podium dans le classement des communautés de communes. Le palmarès des musées du JdA repose sur 67 critères objectifs.
17 septembre : En faillite, la 14e Documenta fait polémique
Lors de la clôture de la manifestation quinquennale, un audit faisait état d’un endettement massif de 7 millions d’euros. Une situation cachée au conseil de surveillance jusqu’à fin août. La Ville de Cassel et le Land de Hesse ont dû garantir en urgence un prêt pour éponger les dettes. Malgré le succès (plus d’un million de visiteurs à Cassel et Athènes), des soupçons pèsent sur son directeur artistique. En sus du « Musée des cent jours » à Cassel, Adam Szymczyk a exporté pour 63 jours supplémentaires la Documenta dans la capitale grecque. Le musée national d’art contemporain grec (EMST), dont la collection était présentée au Fridericianum, devait être le principal lieu de la Documenta. Or son nouveau bâtiment n’était pas prêt. Deux mois avant l’ouverture de la Documenta, Adam Szymczyk aurait menacé de démissionner si le contrat n’était pas signé, induisant de facto une explosion budgétaire. Plus grave, nombre d’œuvres acquises par l’EMST l’ont été en 2016-2017. Le budget de la Documenta aurait-il été utilisé pour financer des acquisitions du musée grec ? Hypothèse d’autant plus dérangeante que des rumeurs persistantes donnent Adam Szymczyk pressenti pour devenir son directeur.
9 octobre : La Région Auvergne-Rhône-Alpes reprend le Musée des tissus de Lyon
Après plusieurs rebondissements, un accord a finalement été trouvé pour éviter la fermeture du Musée des tissus et du Musée des arts décoratifs, installés dans deux hôtels particuliers du cœur de Lyon. Depuis 2015, la chambre de commerce et d’industrie, seule CCI en France à posséder et gérer un musée, menaçait de les fermer faute de pouvoir continuer à les financer. C’est finalement la Région Auvergne-Rhône-Alpes qui va devenir propriétaire des musées et des murs acquis pour 1 euro symbolique. En contrepartie, elle s’engage à mener d’indispensables travaux de restauration et à apporter 1 million d’euros sur les 2,5 millions d’euros de budget. En juin, la CCI s’était séparée du directeur - Maximilien Durand, en poste depuis 2011. Le Musée des tissus retrace 4 500 ans d’histoire du textile tandis que le Musée des arts décoratifs abrite une riche collection de mobiliers et d’objets d’art.
13 octobre : Audrey Azoulay nommée directrice de l’Unesco
Lorsqu’en mars 2017, celle qui est encore la ministre de la Culture de François Hollande annonce sa candidature à la tête de l’Unesco en remplacement d’Irina Bokova dont le mandat se termine, bien peu lui prédisent des chances de succès. Le poste doit en effet revenir à un pays arabe selon une règle non écrite. Mais soutenue par Emmanuel Macron, elle profite de la division du camp arabe ; le candidat du Qatar, arrivé en tête, pâtit du conflit qui oppose son pays à la toute puissante Arabie Saoudite, alliée à l’Égypte et aux Émirats arabes unis. Le 16 octobre, lors du cinquième et dernier tour, elle obtient 30 voix contre 28 au Qatari Hamad bin Abdoulaziz al-Kawari. Elle entre officiellement en fonction le 15 novembre. Une de ses premières priorités va être de gérer le départ des États-Unis et d’Israël et de tenir un budget amputé par ces départs.
17 octobre : Joana Hadjithomas et Khalil Joreige, lauréats du prix Marcel Duchamp
À l’instar des « Trois Mousquetaires », les quatre artistes nommés pour cette 17e édition du prix Marcel-Duchamp étaient cinq : Maja Bajevic, Charlotte Moth, Vittorio Santoro, Joana Hadjithomas & Khalil Joreige. C’est au duo d’artistes libanais qu’a été décerné le prix, le 16 octobre, au Centre Pompidou. Pour la première fois, un « petit Marcel », trophée conçu par Fabrice Hyber - une bouteille entourée d’un maillot en bronze peint en blanc - a été remis au duo récipiendaire. Joana Hadjithomas et Khalil Joreige ont proposé un projet réunissant sculpture, vidéo, dessin et photographie. Des prélèvements du sous-sol, échantillons à partir d’un matériel collecté à Paris, Beyrouth et Athènes lors de profonds forages, permettent de reconstituer l’histoire d’un site, de ses occupations successives aux catastrophes écologiques advenues. Autant d’« images enfouies », détournées et rendues disponibles à l’interprétation, inspirant une réflexion sur la place de l’homme dans cette nouvelle ère de l’anthropocène.
26 octobre : André Chenue SA rachète Natural Lecoultre
Mis à mal par ses démêlés judiciaires avec le milliardaire russe et résident monégasque Dmitri Rybolovlev qui lui reproche d’avoir prélevé de confortables marges (on parle d’1 milliard de dollars) sur les tableaux qu’il lui a proposés à la vente, Yves Bouvier se sépare de l’entreprise familiale Natural Lecoultre qui gère notamment les ports francs de Genève. Le transporteur et entreposeur André Chenue SA, qui a notamment remplacé les « Cols rouges » de Drouot, reprend les activités de Bouvier et entre ainsi dans le top 3 mondial du secteur. De son côté, Dmitri Rybolovlev est suspecté d’avoir instrumentalisé la police et la justice monégasques qui poursuivent Yves Bouvier. Mis en cause dans cette affaire, le garde des Sceaux de la principauté a pris sa retraite anticipée en septembre.
8 novembre : Inauguration du Louvre Abou-Dhabi
Après bien des retards, le Louvre Abou-Dhabi est inauguré officiellement, plus de dix ans après son lancement, par Emmanuel Macron et les autorités émiriennes. À l’origine, cinq musées devaient être construits sur l’île de Saadiyat à Abou-Dhabi. À ce jour, seul le Louvre est sorti des sables. Construit par Jean Nouvel qui semble avoir eu carte blanche et tous les moyens nécessaires, le site est une métaphore des villes arabes avec ses multiples bâtiments blancs séparés par d’étroites ruelles, le tout surmonté d’une immense coupole de 180 mètres de diamètre qui laisse filtrer les rayons du soleil. La France doit recevoir près d’1 milliard d’euros en contrepartie financière. L’exposition inaugurale de la collection semi-permanente (la moitié des œuvres sont louées par les musées français), pilotée par Jean-Luc Martinez, se veut universelle et différente de l’histoire de l’art habituelle.
13 novembre : 62 sites menacés par le changement climatique
L’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (IUCN) a profité de la COP 23, qui s’est tenue à Bonn, pour annoncer que sur les 241 sites naturels classés au patrimoine mondial de l’Unesco, 62 sont désormais « menacés par le changement climatique » contre 35 en 2014 (sur 228). 17 sites sont classés « critiques » (en combinant les risques climatiques et l’urbanisation galopante), parmi eux le parc américain des Everglades ou la réserve de biosphère du papillon monarque au Mexique. 70 sites inspirent des « préoccupations élevées », dont la Grande Barrière de corail, le Machu Picchu au Pérou ou le lac Baïkal en Russie. Petite consolation, 64 % des sites ont des perspectives « bonnes » ou « bonnes avec quelques préoccupations ».
15 novembre : Salvator Mundi, le tableau le plus cher
Le tableau attribué à Léonard de Vinci a été adjugé 450,3 millions de dollars lors d’enchères chez Christie’s à New York, pulvérisant le record de la toile la plus chère du monde. Au terme d’une séquence échevelée de 19 minutes, Salvator Mundi (sauveur du monde), présumé dernier tableau du maître encore en possession d’un collectionneur privé, a laissé loin derrière Les Femmes d’Alger de Pablo Picasso, vendu 179,4 millions de dollars en 2015. Il était jusqu’ici propriété du milliardaire russe Dmitri Rybolovlev. Ce dernier l’aurait acquis pour 127,5 millions de dollars auprès du marchand d’art suisse Yves Bouvier, qui l’avait lui-même acheté peu de temps avant pour 80 millions de dollars. La maison d’enchères avait estimé à 100 millions de dollars cette toile de 65 cm sur 45 cm, vendue 45 livres britanniques en 1958, bien avant son authentification, en 2005 ; attribution contestée par certains experts. Aux dernières nouvelles, l’acquéreur serait soit le prince héritier d’Arabie Saoudite, soit l’émirat d’Abou-Dhabi, qui a annoncé que le tableau « viendrait » au Louvre Abou-Dhabi. Un nouveau coup de tonnerre après la vente chez Sotheby’s à New York d’un Basquiat à 110,5 millions de dollars en mai au Japonais Yusaku Maezawa. Le milliardaire, qui a fait fortune dans le commerce de vêtements en ligne, a dépensé 97,8 millions de dollars pour sept œuvres lors des enchères de printemps 2016, dont 57,2 millions pour un autre tableau record de Basquiat chez Christie’s.
26 novembre : Succès pour la 57e Biennale de Venise
Avec plus d’une centaine d’artistes exposés et 86 pays participants, la Biennale d’art contemporain qui s’est déroulée du 13 mai au 26 novembre affiche un bilan critique positif et une fréquentation en hausse ( 615 000 visiteurs). De quoi satisfaire son président, Paolo Barrata et sa commissaire, conservatrice au Musée national d’art moderne-Centre Pompidou, la Française Christine Macel. Le Lion d’or a été décerné à la plasticienne Anne Imhof, 39 ans, pour sa performance Faust au sein du pavillon allemand. Selon les mots du président du jury Manuel Borja-Villel : « Une installation puissante et dérangeante qui soulève des questions urgentes sur notre époque ». L’artiste performeuse et féministe Carolee Schneemann a reçu le Lion d’or « pour l’ensemble de sa carrière ». Pour les organisateurs : « Schneemann a transformé la définition de l’art et notre regard sur le corps, la sexualité et le genre. Elle est l’une des artistes les plus importantes dans le domaine du body art et de la performance ».
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Les 20 temps forts de l’année 2017
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Abonnez-vous dès 1 €Le Tétrapyle, Palmyre © Photo : Ron Van Oers / Unesco
Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°491 du 15 décembre 2017, avec le titre suivant : Les 20 temps forts de l’année 2017