Le Musée Van Gogh dépassé par le succès de son partenariat avec Pokémon

A l’occasion de son 50e anniversaire, le musée d’Amsterdam présente actuellement une exposition temporaire jusqu’au 7 janvier de six toiles inspirées de l’univers conjugué de Van Gogh et des cartes Pokémon. Le parcours comporte une chasse aux trésors pour enfants de six ans. Voulue par la direction du musée pour susciter un regain d’intérêt envers le peintre du XIXe siècle, l’opération marketing a fait preuve d’un franc succès. 

Succès trop grand, en témoignent les images relayées sur les réseaux sociaux par des visiteurs filmant les mouvements de foule. Un « chaos absolu » selon les internautes. La faute à une carte en édition limitée proposée gratuitement sur seule inscription, représentant un Pikachu dans une esthétique à la Van Gogh, le « Pika-Portrait ». Une précieuse carte que les visiteurs se sont bousculés pour obtenir. La toile est un pastiche de L’autoportrait au chapeau de feutre gris (1887), la mascotte japonaise prenant la place de l’artiste. 

Autrefois stars des cours de récréation, ces cartes connaissent aujourd’hui un regain de popularité et peuvent se revendre très cher sur Internet. Celles de l’édition Van Gogh, rapidement en rupture de stock, n’ont pas tardé à être mises en ligne à 250 dollars (239 euros) pour certaines. Un marché très lucratif pour certains venus sur place dans cet unique but. Un comportement qu’a déploré le musée ainsi que la communauté Pokémon sur la toile. Les boutiques officielles de la marque font ainsi face à une demande « massive » de la part des fans. Le musée a de son côté promis très prochainement de mettre les cartes en ligne en limitant les ventes à un achat par personne. 

L’initiative partait de l’intention de faire connaître le peintre et son histoire auprès d’un public jeune ou peu familier. La directrice du musée, Emilie Gordenker, a indiqué espérer que cela aura le mérite de faire « connaître l’art et la vie de Vincent Van Gogh d’une manière inédite » auprès de la nouvelle génération. Ce qui a produit des toiles insolites créées par la Pokémon Company : on y voit tantôt un Héliatronc caché dans une interprétation des Tournesols (1889), ou un Ronflex dans La chambre de Van Gogh à Arles (1889).