Cet été, la lecture numérique sur la plage ou au bord de l’eau (voire à deux mètres de profondeur !) sera la tendance du moment avec les nouvelles liseuses étanches (le modèle Kobo distribué par la Fnac-Darty avec une contenance de 6 000 livres numériques), ou rechargeable à l’énergie solaire (fabriquée par Bookeen, vendue par Carrefour).
L’arrivée de ces nouveaux modèles ne doit pourtant pas faire oublier les difficultés du marché de la liseuse (moins de 500 000 exemplaires vendus en France), après un pic en 2012-2013. Deux sites de commerce en ligne se partagent l’essentiel du marché : Amazon (avec les tablettes Kindle) et Rakuten via les liseuses Kobo (connu pour avoir racheté PriceMinister en 2010). Le japonais Sony, le tout premier à avoir commercialisé la liseuse en 2004, a pour sa part jeté l’éponge dès 2015.
Malgré un engouement sur l’avenir du livre numérique et la prédiction de la mort du livre papier, les dernières études affichent un bilan plus contrasté que prévu. Selon une étude du SNE (Syndicat national de l’édition), on constate en 2016 une augmentation du nombre de lecteurs de livres numériques pour atteindre 20 % du total du lectorat, un chiffre qui a quadruplé en quatre ans selon les usages numériques du livre. Si les secteurs de l’édition scolaire, universitaire (avec la fin des manuels), encyclopédique, juridique, scientifique ont largement entamé le virage de la dématérialisation, les ouvrages littéraires résistent dans la tradition de l’impression papier.
L’eBook cumule les avantages de stockage, de simplicité et légèreté dans son transport (sur smartphone, tablette, ordinateur portable), de l’instantanéité de l’achat à distance avec des prix plus attractifs que la version papier. Mais il représente à peine 5 % des revenus d’une maison d’édition, la vente physique restant le socle du business model de l’édition. Mais ces chiffres n’incluent pas le secteur de l’autoédition, qui représenterait 30 à 40 % des ventes de livres numériques !
Promise par le président de la Commission de Bruxelles, Jean-Claude Juncker, la TVA réduite pour les livres numériques et la presse électronique, adoptée le 3 mai par le Parlement européen, va probablement bouleverser la donne. « Notre manière de lire a radicalement changé ces dernières années. Aujourd’hui, cela n’a aucun sens de taxer davantage un contenu ou un journal en ligne qu’une version imprimée achetée en magasin », argumente le rapporteur Tom Vandenkendelaere.
Amazon, le leader du marché de l’eBook en Europe, vient de renoncer à ses pratiques anticoncurrentielles, sous peine d’être passible d’une lourde amende dans le cadre d’une enquête de la Commission européenne. En effet, le colosse de l’e-commerce, à travers des accords avec les éditeurs, s’informait au préalable des offres proposées à la concurrence. Une position jugée malveillante et freinant toute innovation.
Alors en campagne, Emmanuel Macron affirmait vouloir développer le livre et le prêt numérique en bibliothèque (livre, audiovisuel et musical), autour d’un budget dédié par le ministère de la Culture, incluant la rémunération des ayants droit : « Garantir aux lecteurs un accès pérenne, sur tout support de lecture, des fichiers qu’ils acquièrent, apparaît indispensable si l’on souhaite lutter contre les pratiques de piratage […] .»
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Le livre numérique en pointillé
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°480 du 26 mai 2017, avec le titre suivant : Le livre numérique en pointillé