Top départ pour les quatre équipes d’architectes présélectionnées par le Grand Palais pour son projet de restauration. Elles ont six mois pour trouver des solutions aux objectifs visés.
PARIS - Le vaste projet de restauration et d’aménagement du Grand Palais a franchi une nouvelle étape. Le 13 mai dernier, un jury a désigné les quatre équipes d’architectes en lice (trois françaises et une norvégienne) pour participer à un « dialogue compétitif » autour de la rénovation du site, qui comprend également le Palais de la découverte et ses abords, pour un budget global avoisinant les 240 millions d’euros. Il s’agit de l’agence norvégienne Snøhetta associée à l’agence française Search et à Sylvain Dubuisson, l’agence Duthilleul dirigée par Jean-Marie Duthilleul et associée au groupe AREP, l’agence Lan dirigée par Benoît Jallon et Umberto Napolitano associée à Mathieu Lehanneur et l’atelier Philippe Madec, associé à Laboratoire Intégral Ruedi Baur.
« Pendant six mois, nous allons discuter des innovations proposées par chacun, les architectes rendront alors leurs projets », explique Jean-Paul Cluzel, président de la Réunion des musées nationaux (RMN)-Grand Palais, qui préside également le jury de sélection. Il y a de quoi faire, car si la restauration de la verrière et des fondements de la grande nef se sont achevés en 2007, les autres parties du site doivent encore subir une rénovation et un aménagement. Arrivé à la tête de l’établissement Grand Palais en 2009, Jean-Paul Cluzel avait rendu un rapport l’année suivante en ce sens, préconisant également la création d’un établissement commun réunissant la RMN et le Grand Palais, chose faite en 2011. Le rapport envisageait un calendrier serré, des travaux débutant en 2012 pour s’achever en 2017.
Les discussions s’engagent alors autour du schéma directeur avec une spécificité qui rend complexe les prises de décisions : en effet, la Ville de Paris est propriétaire du terrain sur lequel est bâti l’édifice, et en théorie doit recevoir un loyer de l’État. Fin 2012, ce long contentieux est résolu par l’achat du terrain par l’État pour la somme totale de 18,5 millions d’euros. « La ville de Paris est engagée dans le jury au regard de la réflexion particulière sur la rénovation des Champs-Élysées » souligne M. Cluzel. Depuis 2010, « l’architecte en chef des Monuments historiques a approfondi le travail de diagnostic sur les parties concernées : le Palais de la découverte, en “péril sanitaire” , selon les rapports, les toitures du Grand Palais, les grands escaliers » note Jean Paul Cluzel. Rien que ces travaux de restauration au titre des Monuments historiques sont évalués à environ 100 millions d’euros (hors taxes) pris en charge par l’État. Le reste du chantier revêt un caractère tout aussi technique, depuis la mise aux normes muséales (climatisation, hygrométrie, sécurisation) ; la réorganisation des espaces intérieurs et de la circulation des visiteurs, jusqu’à la muséographie, qui sera renouvelée.
Actuellement, la grande nef ne dispose d’aucune garantie de tenue au feu et manque d’issues de secours, réduisant la jauge de visiteurs à seulement 5 000 personnes pour 13 500 m2 de surface. L’objectif sera d’augmenter la jauge du Grand Palais de 11 000 à 20 000 personnes, dont 10 000 sous la nef. « Ce n’est pas l’aspect esthétique qui primera dans le choix [de l’architecte] mais l’aspect fonctionnel » présent dans le cahier des charges, insiste le président du Grand Palais. Le coût prévisionnel de ce volet des travaux avoisine un les 130 millions d’euros (hors taxes) à la charge de la RMN-Grand Palais. Avec « un modèle de financement original », Jean-Paul Cluzel se veut serein : « J’ai un soutien constant de tous les services de l’État. Avec l’autofinancement, Bercy a considéré le projet comme vertueux ». Un emprunt sur une trentaine d’années est en discussion avec la Caisse des dépôts et des consignations, remboursé sur les bénéfices du Grand Palais.
Les travaux devraient durer une dizaine d’années, de 2016 à l’horizon 2026. À cette date, les grands chantiers en cours du ministère de la Culture, dont la Philharmonie de Paris, seront terminés, libérant les lignes budgétaires pour commencer les travaux. « Nous souhaitons que le bâtiment ne soit jamais fermé, et nous envisageons une opération “en tiroirs” » explique Jean-Paul Cluzel : les architectes ont donc six mois pour réfléchir également à ces contraintes. Le lauréat sera désigné début 2014.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Le Grand Palais prépare sa rénovation
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €La nef du Grand Palais - © Photo Mirco Magliocca/Rmn-Grand Palais.
Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°392 du 24 mai 2013, avec le titre suivant : Le Grand Palais prépare sa rénovation