BUCAREST / ROUMANIE
Le pays célèbre ce 1er décembre son centenaire, marqué par l’inauguration d’une cathédrale inachevée et une saison culturelle en France.
Dans les rues de Bucarest, les drapeaux flottent partout pour marquer la fête Nationale. Cette année, on célèbre aussi le centenaire de la Roumanie moderne. Il y a cent ans, le 1er décembre 1918, les frontières du pays étaient établies par la réunion de trois régions - la Transylvanie, la Bessarabie et la Bucovine - avec le Royaume de Roumanie. Cette grande union, signée dans la ville d’Alba Iulia, constitue l’une des grandes fiertés de la Roumanie.
C’est en grande pompe que le pays fête son centenaire, en inaugurant ces jours-ci la plus grande cathédrale orthodoxe d’Europe de l’Est. Impossible de manquer la cathédrale du Salut de la Nation : avec ses 120 mètres de haut, 120 mètres de long et 70 mètres de large, elle domine un carrefour et peut accueillir 5 000 croyants. L’ancien palais de Ceausescu, à côté d’elle, paraît presque petit. L’immense bâtisse n’est pas encore achevée, mais le minimum a été construit - des murs en briques et un toit - pour faire coïncider son ouverture avec la fête Nationale. Autour d’elle, des grues s’affairent et des échafaudages supportent les ouvriers qui travaillent en continu.
A l’intérieur, les murs et le plafond sont encore à l’état brut, et les poutres apparentes. Seule la partie sainte, au fond, a été décorée. Les visiteurs doivent suivre un circuit balisé pour traverser la cathédrale dans la longueur, se recueillir devant les reliques et aussitôt ressortir sur le côté. Depuis la sanctification de la cathédrale le 25 novembre dernier, des milliers de croyants orthodoxes affluent des quatre coins du pays. Des personnes âgées, en majorité, venues en bus spécialement affrétés.
A la cathédrale elle-même viendront à terme s’ajouter un musée du christianisme, un hôtel, une bibliothèque, la résidence du Patriarche, des bureaux pour les médias du Patriarcat, six abris antiatomiques souterrains, ainsi que quatre pavillons consacrés à l’action médicale et sociale, l’accueil des pèlerins et des événements culturels. Le tout sur un terrain de 11 hectares offert par le gouvernement. Le chantier a englouti pour l’instant 115 millions d’euros, mais la facture devrait atteindre les 400 millions d’euros pour l’ensemble. Le projet a été financé en majorité par le gouvernement roumain, aidé par la mairie de Bucarest et les dons des croyants. La construction du complexe, démarrée en 2011, devrait s’achever en 2024.
Le centenaire de la Roumanie est marqué par une autre actualité importante pour le pays : le lancement d’une saison culturelle croisée avec la France. Pendant un peu plus de quatre mois, la Roumanie sera à l’honneur dans quatre-vingts villes françaises, avec près de deux cents événements culturels. Le coup d’envoi de cette riche programmation a été donné le 27 novembre par Emmanuel Macron et son homologue roumain Klaus Iohannis. La saison croisée se poursuivra ensuite en Roumanie d’avril à juillet 2019. Une occasion de resserrer les liens entre Paris et Bucarest, dans ce contexte particulier d’anniversaire pour la Roumanie.
L’ambassadeur de la Roumanie en France, S.E. Luca Niculescu, ne cachait pas son émotion lors du lancement, déclarant : « Le centenaire de la création de la Roumanie moderne est un événement qui n’aurait pas été possible sans l’apport extraordinaire de la France lors de la Première Guerre mondiale. Mais rassurez-vous, cette saison ne sera pas faite d’une longue série de commémorations et autres souvenirs. Car les deux commissaires et leurs équipes ont eu une autre vision : démonter les clichés. Ils vont s’y attacher avec audace, impertinence, voire insolence. ». Et ainsi célébrer comme il se doit les cent ans de la Roumanie.
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La Roumanie fête ses 100 ans avec faste
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