La pression monte pour la réouverture des musées en France

France. Le milieu des musées et centres d’art commence (enfin) à se mobiliser pour obtenir la réouverture des lieux. Le 31 janvier, quelques personnalités du monde culturel, dont Stéphane Bern et Carla Bruni-Sarkozy, publiaient une tribune en ce sens dans Le Monde, relayée par une pétition sur Change.org qui a recueilli 30 600 signatures au 16 février. Le lendemain, une centaine de directeurs de musées, écoles, centres d’art et Frac interpellait Roselyne Bachelot : « Pour une heure, pour un jour, pour une semaine ou pour un mois, laissez-nous entrouvrir nos portes […] ». Une pétition signée par 9 000 personnes. Le 7 février, ce sont onze directeurs de journaux et revues d’art (dont L’Œil et Le Journal des Arts) qui écrivaient au président de la République pour lui demander la réouverture des lieux d’art dès les vacances d’hiver.

Une montée en puissance à laquelle la ministre n’est pas restée insensible. L’exécutif est convaincu que les musées ne sont pas des lieux de propagation du virus, mais il faut trouver le bon moment pour annoncer leur réouverture aux Français et surtout les distinguer des cinémas et salles de spectacle où l’immobilité des spectateurs est problématique. Roselyne Bachelot a préparé les esprits en indiquant le 13 janvier aux députés que les musées seraient les premiers à rouvrir. Oui mais quand ? Emmanuel Macron avait fixé un seuil de 5 000 contaminations par jour. On en est loin avec une moyenne de 20 000 cas recensés quotidiennement. Aussi Roselyne Bachelot ne raisonne-t-elle plus en valeur absolue mais en dynamique, évoquant la « stabilisation » de l’épidémie ou sa « décrue ». L’équation, complexe, est à trois inconnues : le taux de propagation des variants, plus contaminants, les effets du couvre-feu et l’impact de la vaccination sur la circulation du virus.

Jouant un coup politique, le maire de Perpignan Louis Aliot (Rassemblement national), en quête de légitimité dans le domaine culturel, a rouvert ses quatre musées municipaux le 8 février ; le tribunal administratif a suspendu son arrêté une semaine plus tard. Puis André Laignel, maire (PS) d’Issoudun (Indre), a ouvert partiellement l’hospice Saint-Roch.

Paradoxalement, les mesures prises pour lutter contre les deuxième et troisième vagues de l’épidémie sont plus pénalisantes pour les musées et centres d’art. Au printemps dernier, lorsque tout le pays était confiné, ils n’avaient été fermés que deux mois. Les écoles, les commerces (dont les galeries) sont aujourd’hui ouverts tandis que les lieux de culture sont fermés depuis près de quatre mois.