Le rebond de l’automne n’a pas permis aux musées parisiens de retrouver leur niveau de 2023, contrairement à ceux en régions.

France. Le phénomène était largement anticipé et il se confirme dans les bilans annuels. Les musées parisiens ont reçu moins de visiteurs en 2024 pendant les Jeux olympiques et paralympiques. Une baisse variable selon la localisation des musées et la composition de leur public, allant de 14 % pour le Musée du Louvre ou 20 % pour le Musée Marmottan Monet à 26 % pour le Musée d’Orsay et jusqu’à 30 % pour les musées de la Ville de Paris. Les grands sites touristiques tels que l’Arc de triomphe, la tour Eiffel ou la Sainte-Chapelle ont également été affectés.
Mais la plupart des établissements ont noté un rebond à l’automne dernier qui permet globalement d’amortir la chute de l’été et de terminer l’année en légère baisse par rapport à 2023. Le Musée du Louvre est emblématique de ce double facteur. Il a subi la baisse générale du nombre de touristes intéressés par la culture pendant les JO, et les restrictions d’accès. Il figurait en effet dans le périmètre de sécurité constitué neuf jours avant la cérémonie d’ouverture et a même dû fermer les 25 et 26 juillet. Mais curieusement il a moins été affecté que d’autres musées parisiens. Il termine l’année avec une baisse de 2 %. Pour autant, le Louvre n’a pas retrouvé son niveau de 2019 et encore moins son record de 2018. C’est en partie lié à la volonté de sa présidente-directrice, Laurence des Cars, qui a limité la jauge afin d’offrir un meilleur confort de visite, ce qui reste cependant difficile à réaliser tant que ne sera pas créée une autre entrée et que les visiteurs s’agglutineront autour de La Joconde. Dans le même temps, le Prado à Madrid augmente de 12 % sa fréquentation (3,45 millions) par rapport à 2019.
Le contraste est net avec les musées en régions, qui, dans l’ensemble, affichent une hausse globale de leur fréquentation (voir tableau), sauf circonstances particulières. Selon l’Insee, la fréquentation estivale touristique a baissé de 1 % dans toute la France et de 7,8 % en Île-de-France. Le rebond francilien est intervenu plus tardivement qu’ailleurs, dès août en régions et seulement à partir d’octobre à Paris.
Dans un contexte de baisse générale, les performances sont très dépendantes de l’attractivité des expositions temporaires. Ainsi « Jean Hélion. La prose du monde » au Musée d’art moderne de Paris n’a pas attiré les foules en 2024 (67 000 visiteurs, du 22 mars au 18 août), loin des 409 000 de Nicolas de Staël l’année précédente (15 sept. 2023-21 janv. 2024). L’énorme succès de son exposition sur la naissance de l’impressionnisme – un record historique – n’a pourtant pas permis au Musée d’Orsay de compenser la baisse estivale. À l’inverse, le Musée du Petit Palais atteint un record, porté par un bouche-à-oreille favorable, la gratuité d’entrée dans les collections permanentes et quelques belles expositions telle « Le Paris de la modernité, 1905-1925 » (278 000 visiteurs, 14 nov. 2023-14 avr. 2024). Il en est de même pour le Musée des arts décoratifs qui affiche une progression de plus de 30 %, porté par ses expositions sur la mode comme celle sur la designer Iris Van Herpen (371 000, 22 nov. 2023-28 avr. 2024). Le Musée Guimet poursuit aussi sa remontada avec une forte progression par rapport à 2019. La programmation dynamique de sa directrice commence à porter ses fruits.
Le Centre Pompidou annonce une forte progression de ses visiteurs en 2024 (3,2 millions), mais seulement par rapport à une année 2023 pénalisée par les grèves des personnels, sans retrouver les chiffres de 2019. Ces chiffres (*) agrègent uniquement les visiteurs du Musée national d’art moderne et des expositions temporaires.


(*) Contrairement à ce que nous avons indiqué dans le Jda n°647, le nombre de visites du Centre Pompidou en 2024 ne concerne que les visites des collections permanentes et des collections temporaires.
32 800 personnes ont assisté aux séances de cinéma et aux représentations de spectacle, un chiffre en baisse de 9 % par rapport à 2023.
Le Centre nous a fait savoir que l’accès à la chenille n’est plus payant depuis 2021.
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La fréquentation des sites patrimoniaux parisiens affectée par les JO
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°647 du 17 janvier 2025, avec le titre suivant : La fréquentation des sites patrimoniaux parisiens affectée par les JO