PARIS
1957 Jean Carrelet de Loisy d’Arcelot naît dans un milieu d’artistes : « Ma grand-mère, mon oncle étaient des créateurs. » Adolescent, une camaraderie de classe le rapproche des Durand-Ruel. Chez ces grands collectionneurs, il discute avec Arman, César, Bertrand Lavier, Jean-Pierre Raynaud… « Quand on a cette chance à 15 ans, tout devient très naturel. » Le jeune homme se prend également de passion pour l’art médiéval, il s’inscrit bientôt à l’École du Louvre.
1983 Le jeune homme commence sa carrière à la tête du Fonds régional d’art contemporain des Pays de la Loire (1983-1986), avant de passer deux ans au ministère de la Culture, chargé de mission pour la création contemporaine dans les monuments historiques, puis de devenir le directeur adjoint du Musée de Nîmes (1989-1991). De 1994 à 1997, il est conservateur au Centre Georges Pompidou après avoir occupé cette fonction à la Fondation Cartier : il reconnaîtra plus tard avoir appris les codes et le langage de l’entreprise au contact d’Alain-Dominique Perrin, le président de Cartier. Une forme de pragmatisme qui lui a sans doute servi en 2011, au moment de prendre les rênes du Palais de Tokyo, un très gros navire de 22 000 m2 qu’il s’agit de maintenir à flots, en lui trouvant entre autres, des mécènes. Deux renouvellements de mandat plus tard (de deux fois trois ans), Jean de Loisy part sur un bilan positif avec une gestion bénéficiaire et une programmation qui sera parvenue à être à la fois populaire et exigeante.
1996 Jean de Loisy prend le micro et ne le lâche plus. D’abord critique d’art à France Culture de 1996 à 2006 dans l’émission « Peinture fraîche », il est producteur de l’émission « Les Regardeurs » de 2013 à 2016, devenue depuis « L’Art est la matière » dont le générique donne le ton : « Ils empruntent des chemins qui n’existent pas, ils utilisent des formes et des mots inconnus, ils transforment ce que nous savions du monde, ce sont… : les artistes ! »
2008 Au Centre Georges Pompidou, « Traces du sacré » entend « faire apparaître le rôle crucial des crises spirituelles qui marquèrent l’Occident dans la constitution des formes modernes », écrit Jean de Loisy dans le texte d’introduction du catalogue. Cette exposition compte parmi celles, remarquées, qu’a conçues ce commissaire indépendant très actif : « La Beauté », à Avignon (2000) ; « Les Maîtres du Désordre » au Quai Branly (2012), « Formes simples » au Centre Pompidou-Metz en 2014… Il a également signé deux « Monumenta » au Grand Palais : Anish Kapoor en 2011 et Huang Yong Ping en 2016.
2018 Sa nomination à la direction de l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris (Ensba) est officiellement annoncée par le ministère le 12 décembre (pour un mandat de trois ans renouvelable). Elle est précédée par la publication très médiatisée d’une lettre ouverte signée de quelques dizaines d’artistes, galeristes, critiques d’art… dénonçant « l’emprise que les logiques conservatrices exercent sur la politique culturelle de la France » et invitant Jean de Loisy à renoncer. L’intéressé espère pour sa part avoir le temps de faire des Beaux-Arts une école « qui devienne la référence européenne en 2025 ». Priorité à la pédagogie donc, afin, tout en gardant « la poésie du parcours de ceux qui veulent devenir artistes », d’offrir à la majorité des élèves la meilleure insertion professionnelle possible. Et pour cela, « inventer de nouvelles filières ».
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Jean de Loisy, directeur des beaux-arts de Paris : l’ambitieux directeur veut faire de l’ENSBA une école de référence européenne
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°514 du 4 janvier 2019, avec le titre suivant : Jean de Loisy, directeur des beaux-arts de Paris : l’ambitieux directeur veut faire de l’ENSBA une école de référence européenne