PARIS
Le nouveau directeur veut ouvrir plus largement l’école au-delà de l’enseignement purement artistique.
Sept mois après avoir pris la direction de l’École nationale des Beaux-Arts de Paris, Jean de Loisy a dévoilé hier sa feuille de route pour que « les étudiants deviennent de grands artistes mais aussi de grands autodidactes ». « C’est sur ces deux ambitions que nous avons élaboré la base de notre programme », précise-t-il.
Un programme marqué par le renouvellement important du corps enseignant après les départs à la retraite de dix chefs d’atelier sur les vingt-sept que compte l’école. La rentrée 2019 voit ainsi l’arrivée de Dove Allouche, Stéphane Calais, Nina Childress, Hélène Delprat, Angelica Mesiti, Julien Prévieux, Tatiana Trouvé et du duo Petrit Halilaj & Alvaro Urbano. Pascal Rousseau succède à Jean-François Chevrier en tant que professeur d’enseignement théorique et d’histoire de l’art. L’histoire de l’art devient d’ailleurs obligatoire dès la première année avec plus d’heures de cours.
La création d’une formation aux métiers relatifs à l’exposition marque de son côté la volonté de professionnaliser une filière tandis que la création de la chaire du Présent a été pensée pour « apporter une connaissance du monde » que ce soit au niveau des sciences, de la société, de la littérature et de la philosophie qu’au niveau économique, politique ou de la connaissance du milieu de l’art.
Les Beaux-Arts de Paris s’associent avec Sciences Po Paris et Le Palais de Tokyo pour créer dans une formation diplômante aux métiers de l’exposition. L’université Paris Dauphine, l’EHESS et l’École nationale supérieure d’architecture de Paris Malaquais participeront également à la construction du programme de cette chaire.
Les étudiants de 5e année pourront dès cette année solliciter un ou deux mentors pour avoir des conseils sur leur travail ou leur orientation. Le ministre de la Culture dévoilera en novembre le nom des vingt personnalités du monde de l’art qui seront nommées pour cette charge. « Aujourd’hui 30 à 40 % d’étudiants ne trouvent pas de travail dans leur domaine au cours des trois ans qui suivent leur sortie d’une école d’art non appliqué », rappelle Jean de Loisy. « Nous voulons faire en sorte que les atouts que nous créons soient utilisables tout de suite pour eux ».
Reste encore à faire des Beaux-Arts de Paris une école de réputation internationale. On ne trouve nulle trace de l’école dans le classement mondial des universités publié par Quacquarelli Symonds et pas davantage dans celui sur les écoles d’arts où arrivent en tête le Royal College of Art et l’University of the Arts London.
Jean de Loisy explique cette situation par le fait que « les écoles des beaux-arts n’ont pas réussi à exprimer les raisons pour lesquelles un étudiant qui sort de leur enseignement est désirable dans beaucoup d’autres domaines que celui de l’art ». « Mais on a dorénavant les atouts pour faire des Beaux-Arts une école internationale de bon niveau », estime-t-il.
Il s’agit aussi de susciter l’intérêt des étudiants étrangers qui ne représentent que 15 % seulement des 650 étudiants de l’école. « On ne peut pas dire que l’on ait eu beaucoup de candidatures d’enseignants », précise Jean de Loisy quand on souligne la difficulté de l’établissement à recruter à l’international.
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La feuille de route de Jean de Loisy pour les Beaux-Arts
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