Pierre, C’est un vrai trou que tu nous laisses. Un trou immense et profond qu’il sera impossible de jamais combler. Il est bien difficile de se faire à l’idée que nous ne te croiserons plus ici et là où l’art s’aventure, toi qui as été de tant de combats d’avant-garde !
Que nous ne verrons plus s’agiter tes mains aux doigts si fins ! Que nous n’entendrons plus ta voix aux accents aigus et rocailleux ! Il y en a quelques-uns qui doivent se réjouir que tu sois allé les rejoindre : les Klein, Dufrêne, Tinguely, César, Niki de Saint-Phalle et autres compagnons de route. Pour sûr, ils vont te faire la fête et c’est peu dire si l’on se rappelle toutes celles que tu as organisées ! Depuis près de cinquante ans que tu avais choisi le camp des artistes à celui des bureaux de l’administration ministérielle, le monde de l’art contemporain ne pouvait plus se passer de toi. Tu en étais la Bible, comme te l’a dit un jour madame Pompidou. Que d’histoires n’as-tu pas écrites ? Que de partis n’as-tu pas pris ? Que d’artistes n’as-tu pas accompagnés ? Si ton nom est synonyme de ce Nouveau Réalisme que tu as fondé un jour d’octobre 1960, il ne faudrait surtout pas en rester là. Tu avais l’esprit ouvert et une incroyable capacité à appréhender tous les problèmes du monde. Aussi, tu avais des avis sur tout. Cela déroutait parfois tes interlocuteurs mais, très vite, ils étaient bel et bien forcés de reconnaître que tu en savais parfois plus long qu’eux sur le sujet. Quel trou ! Quel vide ! Heureusement, il y a toujours “le feu au cœur du vide1”.
Salut, Pierre !
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Hommage à Pierre Restany
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°549 du 1 juillet 2003, avec le titre suivant : Hommage à Pierre Restany