La ministre de la Culture a chargé le président du Mobilier national de réfléchir aux synergies entre la Cité de la céramique et les Gobelins.
Un pas de plus vers la fusion du Mobilier national et de la Cité de la céramique est franchi avec la mission confiée à Hervé Lemoine (61 ans). Il lui est demandé de « faire des propositions destinées à favoriser les synergies entre les deux établissements, la mise en commun des compétences et des savoir-faire, le partage des réflexions stratégiques, l’émergence d’outils et d’objectifs transverses » ; en clair, de préparer le regroupement des deux opérateurs.
Le terrain juridique a été balisé avec la transformation, en 2021, du Mobilier national en établissement public, alors que la Cité l’est depuis 2010. Et avec le très opportun souhait de n’être pas renouvelée, Romane Sarfati, directrice de la Cité de la céramique, laisse le champ libre à Hervé Lemoine pour prendre la direction du futur opérateur commun. À moins que le poste échoie à Irène Basilis (59 ans), débauchée de la direction des Affaires culturelles de la Ville de Paris, où elle sera restée deux ans, pour assurer l’intérim de la direction de la Cité de la céramique.
Les deux opérateurs ont beaucoup de points communs. Ils conservent une collection importante, l’un de céramiques, l’autre de textiles et de mobilier qu’ils valorisent dans des musées (Sèvres et Limoges) pour la Cité de la céramique et par des expositions au Mobilier national. Ce dernier a également une fonction de pourvoyeur de mobilier pour les palais de la République.
Mais le point commun le plus important qui explique ce projet de fusion est leur activité manufacturière à la peine. L’un et l’autre ont du mal à commercialiser leurs productions et souffrent d’archaïsmes que la Cour des comptes avait pointé en 2019 dans un sévère rapport sur les Gobelins. Dans le même temps, il leur est demandé de pérenniser le savoir-faire maison, de mettre un peu d’ordre dans la gestion du personnel et d’assurer le renouvellement des équipes – l’éternel grand écart entre un objectif de rentabilité et une mission de service public.
Pourtant le contexte est favorable : les métiers d’art bénéficient d’un soutien grandissant du privé et du public, et le design est un marché porteur. Reste à mettre en équation métiers d’art et design, ce qui n’est pas une mince affaire. L’Élysée donne de temps en temps des coups de pouce en commandant un nouveau service de table à Sèvres et une nouvelle table pour le Conseil des ministres aux Gobelins, mais ce n’est pas encore assez suffisant pour rajeunir leur image.
Le futur établissement public devra aussi redynamiser le Musée de Sèvres, situé aux portes de Paris, et qui peine à attirer les visiteurs. Un projet de réaménagement urbain est prévu depuis quelques années, mais il bute contre l’entrelacs de voies rapides qui confère aux abords du musée et de la manufacture un caractère peu hospitalier.
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Hervé Lemoine va piloter la fusion des manufactures nationales
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°599 du 18 novembre 2022, avec le titre suivant : Hervé Lemoine va piloter la fusion des manufactures nationales