Guy et Myriam Ullens

Fils de diplomate, Guy Ullens fut l’heureux administrateur-délégué des sucreries de Tirlemont, puis le repreneur non moins successful de Weight Watchers. L’homme d’affaires saute à pieds joints dans l’art contemporain chinois vers 1987. Bien avant que les nuées de spéculateurs ne s’abattent sur la Chine. Comment le couple, qui a collecté près de 1 500 œuvres, réagit-il à l’emballement de ce marché ? « C’est douloureux pour le porte-monnaie. On regarde aujourd’hui de plus jeunes artistes », indique Guy Ullens.
 
Après avoir montré leur collection à l’espace Cardin en 2002, les amoureux réfléchissent à un projet de plus grande ampleur. Celui-ci prendra forme trois ans plus tard à Pékin, dans une ancienne usine remodelée par Jean-Michel Wilmotte. « Il est important de faire connaître notre collection aux jeunes Chinois », observe Guy Ullens, qui a obtenu des autorités locales un bail de sept ans. Même si on peut reprocher à l’exposition inaugurale conçue par Fei Dawei de réécrire l’histoire en éludant ce qui a précédé l’année 1985, l’événement a le mérite de donner à voir des œuvres anciennes, bien plus convaincantes que les kitscheries actuelles du marché.