Le député-maire de Roanne a déposé une proposition de loi visant à permettre la cession d’œuvres entre musées publics.
PARIS - « Je ne suis pas un spécialiste des musées, ni un littéraire, ni un amateur d’art », admet Yves Nicolin, « je veux juste faite bouger les lignes ». La proposition de loi du député-maire (LR) de Roanne va sans doute faire tousser beaucoup de monde. Il voudrait en effet que les musées publics puissent vendre ou louer à titre onéreux tout ou partie de leurs collections à un autre musée territorial « ou à un musée appartenant à une personne morale de droit privé à but non lucratif ». Cette possibilité existe déjà dans le code du patrimoine, mais uniquement à titre gratuit et « sous réserve de l’accord de l’autorité administrative après avis du Haut Conseil des musées de France ».
Prenant comme exemple, son propre musée, le Musée des beaux-arts et d’archéologie Joseph-Déchelette (classé 132e dans le Palmarès du Journal des Arts des musées dans les villes moyennes), le maire pointe les difficultés financières de sa commune et le nombre d’œuvres qui « dorment » dans les réserves. Interrogé par le Journal des Arts sur les œuvres qu’il serait disposé à céder et celles qu’il souhaiterait acquérir, Yves Nicolin reconnaît « qu’il n’y a pas encore réfléchi ». Interrogé également sur l’alternative que constitue le dépôt, le député répond par « la complexité de cette procédure ».
Il lui faut maintenant convaincre son groupe parlementaire de l’intérêt de sa proposition afin qu’elle soit débattue en commission. Une vingtaine de députés ont déjà signé son texte, dont le député-maire du Touquet et l’ancien maire de Cannes.
Révélée par nos confrères de France 3 Loire et confirmé au JdA par Yves Nicolin, plus de 500 pièces, essentiellement des monnaies médiévales n’ont pas été retrouvées à la suite du récolement décennal du Musée Joseph-Déchelette. Il n’est pas possible de dater la disparition. Selon la conservatrice il est envisageable que certaines pièces aient été réquisitionnées et fondues pendant la Première Guerre mondiale. Le musée est également dans l’actualité avec un projet visant à répondre à l’exiguïté des lieux qui l’oblige à déménager ses collections permanentes pour organiser des expositions temporaires. Le maire a mis à son programme de la campagne électorale de 2014 la construction d’un nouveau bâtiment, non pas à proximité du musée, ce qui permettrait de dynamiser la fréquentation, mais en bord de Loire à quelques centaines de mètres. Ce bâtiment qui accueillerait un restaurant et une salle pour les expositions n’est cependant pas prévu pour cette mandature.
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Faciliter la vente d’œuvres entre musées
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°450 du 5 février 2016, avec le titre suivant : Faciliter la vente d’œuvres entre musées