Alain Seban est l’initiateur du festival de Beaubourg. Son but : être au cœur des échanges entre le public et l’art contemporain. Explications.
Quelle réflexion vous a poussé à lancer ce Nouveau festival au Centre Pompidou ?
Nous sommes là au cœur de notre mission fondatrice : être une plateforme d’échanges entre la société et la création contemporaine. Nous devons à la fois élargir notre public et le mettre en relation avec les tendances émergentes de la création. L’exposition, qui est notre langage de prédilection, n’est pas toujours la forme la plus adéquate pour s’inscrire dans l’actualité. Il faut développer d’autres propositions qui nous permettent d’être davantage en lien avec les artistes, d’être plus mobiles, de faire bouger les lignes. Ainsi, le festival va être, pendant cinq semaines, un laboratoire. Un laboratoire pluridisciplinaire, car la pluridisciplinarité fait notre spécificité. C’est l’un des fondamentaux de notre maison.
Justement, la réputation du Centre Pompidou doit beaucoup aux expositions pluridisciplinaires qui ont peu à peu disparu de sa programmation. Ce festival augure-t-il d’une nouvelle stratégie en matière d’expositions ?
La programmation s’appuie sur de grandes expositions d’histoire de l’art à côté desquelles nous développons des propositions plus expérimentales, comme le festival, ou l’exposition « Philippe Parreno » l’été dernier. Construire une programmation, c’est trouver un équilibre.
Quel était le contenu de la lettre de mission que vous avez adressée à Bernard Blistène, le directeur artistique du Nouveau festival ?
Imaginer une proposition nouvelle afin de travailler dans une relation plus étroite avec les artistes et affirmer un point de vue engagé de l’institution. C’est une manifestation qui n’a aucune prétention scientifique. Il s’agit d’un avis sur un certain nombre de tendances de la création actuelle que nous avons envie de faire partager.
Pourquoi le festival n’a-t-il pas réellement de nom ?
C’est une expérience que nous faisons avec l’idée de tester de nouvelles logiques de fonctionnement, de nouvelles manières de travailler avec les artistes et de parler de la création au Centre Pompidou. Je tiens beaucoup à cette dimension expérimentale. Nous allons évaluer cette première édition pour prendre des décisions à la fois sur sa pérennisation et sur l’installation permanente de ces nouvelles logiques dans le fonctionnement courant du Centre. Par conséquent, je n’ai pas voulu lui donner de nom. Cela me semblait un peu préjuger de l’avenir.
Le festival cherche-t-il à capter un grand public proche de celui de la Nuit blanche, de l’événementiel ?
Nous sommes sur une durée évidemment plus longue [que la Nuit blanche], cinq semaines, mais avec des événements tous les jours. Nous cherchons aussi à élargir notre audience, mêler des publics qui ne se rencontrent pas forcément. Nous avons ainsi décidé que cette manifestation serait très largement gratuite.
Pourquoi le festival n’est-il pas seulement concentré au Centre Pompidou ?
Il ne s’agissait pas de tisser quelque chose de tentaculaire, mais de montrer que le Centre Pompidou est à la fois récepteur et émetteur. Il ne se borne pas à attirer les visiteurs dans ses murs avec cette proposition, mais il cherche aussi à faire circuler le public vers d’autres lieux un peu inattendus, comme la Conciergerie, ou le Musée des arts et traditions populaires entrouvert par Pierre Huyghe.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Entretien avec Alain Seban, président du Centre Pompidou
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°311 du 16 octobre 2009, avec le titre suivant : Entretien avec Alain Seban, président du Centre Pompidou