Disparition du collectionneur Michel David-Weill 

Sacré « dernier empereur de Wall Street » par le magazine Business Week en 1988, l’homme d’affaires et amateur d’art Michel David-Weill s’est éteint à New York ce 17 juin. Il avait 89 ans. 

Né à Paris en 1939, il a passé une partie de son enfance à New York et a fait ses études à Science Po Paris. Il a commencé sa carrière en 1956 au sein de la banque familiale Lazard. En 1975, après avoir gravi tous les échelons, il en est devenu le président directeur général. Ce n’est qu’en 2001 qu’il a cédé sa place à Bruce Wasserstein. La même année il crée le fonds d’investissement Eurazeo, qu’il a présidé jusqu’en mars dernier. 

Michel David Weill était aussi avec son épouse Hélène un passionné d’arts. Membre de la Société des amis du Louvre, il a contribué à la rénovation de plusieurs salles du musée. Il lui a aussi fait don de quelques-unes des œuvres de sa collection dont le Taureau blanc (1761) de Jean-Honoré Fragonard (1732-1806). Un temps président du Conseil supérieur du mécénat culturel (de 1987 à 1989), il a également été le président du Conseil artistique de la Réunion des musées nationaux (RMN) (de 1989 à 2017), qui étudie les projets d’acquisition des musées nationaux. Il était par ailleurs membre du Metropolitan Museum Council. 

Décoré de la Grand-Croix de la légion d’honneur, Michel David Weill avait également reçu les médailles d’Officier de l’ordre national du mérite et de Commandeur des arts et des lettres. Il siégeait à l’Académie des beaux-arts depuis quarante ans. A travers le Prix Pierre David Weill, qu’il organisait chaque année et que son père, aussi membre de l’Académie, avait créé en 1971, il encourageait la pratique du dessin auprès des artistes de moins de 40 ans.