PARIS
Transmis de génération en génération depuis le XVIIe siècle en Chine, le Taijiquan, un art martial en forme de gymnastique douce, a été inscrit jeudi sur la liste du Patrimoine culturel immatériel de l'humanité par le comité ad hoc de l'Unesco.
Le dossier présenté par la Chine a été approuvé lors de la quinzième session intergouvernementale réunie en visioconférence sous la présidence de la Jamaïque, qui débat depuis mercredi de l'inscription d'une quarantaine de nouveaux éléments.
« Inspiré de la philosophie chinoise traditionnelle et de ses notions de préservation de la santé (les cycles du Yin et du Yang, l'unité du ciel et de l'humanité), le taijiquan est une pratique physique traditionnelle qui se caractérise par des mouvements souples et circulaires, réalisés tout en gardant un esprit neutre et droit. Il met l'accent sur le contrôle de l'esprit et de la respiration », avait expliqué la Chine dans le dossier d'inscription.
Le Taijiqan, plus connu en Occident sous le nom de Tai chi chuan, « exerce une fonction importante en promouvant la santé physique et mentale ainsi que l'harmonie dans la vie de la communauté. Il confère un sentiment d'identité et de continuité aux communautés concernées », avait-elle plaidé.
Il est un art martial dit « interne », par opposition aux arts martiaux « externes » plus dynamiques. Par des mouvements lents et relâchés, il vise au développement d'une puissance en souplesse.
Prenant sa source également dans l'enracinement et la fluidité, cette énergie interne, invisible à l'œil nu pour les non-initiés, prend la forme d'une onde de choc ou d'un fouet dans ses applications martiales.
Le Taiji est largement pratiqué en Chine où l'on peut voir quotidiennement hommes et femmes de tous âges dans les parcs et jardins enchaîner des mouvements lents et contrôlés, réputés entretenir à la fois l'esprit et le corps. Cet art martial a désormais débordé des frontières chinoises et asiatiques et gagné l'occident.
« Etudier le taijiquan permet d'apprécier la vision cosmologique des Chinois et de mettre en pratique leurs notions de préservation de la santé », proclament ses promoteurs, qui font remonter « son apparition au XVIIe siècle », dans le Henan, une province du centre de la Chine, sous l'influence des pensées taoïste et confucéenne et des théories de la médecine chinoise traditionnelle.
Depuis, plusieurs écoles ont vu le jour, « portant le nom d'un clan ou bien d'un maître », avec toujours les valeurs de « respect dans l'apprentissage, sans arrogance ni complaisance » disent les Chinois en évoquant un dicton : « les personnes qui pratiquent le taijiquan forment une même famille ».
Cet article a été publié par l'AFP le 17 décembre 2020.
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Chine : le Taijiquan (« Taichi ») inscrit au Patrimoine immatériel de l'Humanité
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