Si, pendant une semaine, la foire Art Basel suffit à faire de Bâle la plus grande galerie d’art moderne et contemporain du monde, la ville voit aussi tout au long de l’année se multiplier les expositions dans ses musées et fondations. Cette année, Annika Larsson bénéficie d’une exposition monographique au Museum für Gegenwartskunst, tandis que le Kunstmuseum dévoile une partie de ses acquisitions dans le domaine de la photographie. Enfin, le “Schaulager”?, institution émanant de la Fondation Emanuel-Hoffmann, vient d’ouvrir ses portes avec une rétrospective Dieter Roth.
En 2001, soit un an après sa sortie du Royal College of Art, à Londres, Annika Larsson figurait dans le secteur “Statements” de la Foire de Bâle. Sur le stand de la galerie Andréhn-Schiptjenko (Stockholm), la projection de Dog et son univers énigmatique et fashion avait attiré amateurs, collectionneurs et directeurs d’institution. Cela semble déjà loin, puisque la Suédoise expose cette année au Museum für Gegenwartskunst de Bâle. Présentée pour la première fois, sa vidéo Blood y déploie des images entre souffrance et plaisir. Ambiguë, elle s’inscrit tout naturellement dans la veine glamour et martiale développée dans les précédents travaux de l’artiste, tels Poliisi et 40-15, également proposés ici. Puisant beaucoup de ses références dans l’univers du papier glacé, Larsson représente en quelque sorte l’apothéose maniériste des relations établies entre l’art et la mode dans les années 1990. Cette problématique est justement permise par “Looking In – Looking Out, positions in contemporary photography “, l’exposition qui rassemble au Kunstmuseum quelques-unes des acquisitions récentes du fonds municipal : Wolfgang Tillmans y est à l’honneur en compagnie de Richard Prince, Jeff Wall, Cindy Sherman ou Thomas Ruff.
En intégrant des œuvres de la Fondation Emanuel-Hoffmann, l’exposition marque aussi la nouvelle vie d’un ensemble qui, toujours partie intégrante de la collection des musées bâlois, bénéficie désormais de son lieu propre dans les environs de la ville. Conçu par les enfants du pays, les architectes Herzog et de Meuron, le “Schaulager”, installé à Münchenstein, est une institution d’un nouveau genre. Parrainée par les fondations Laurenz et Emanuel-Hoffmann, il s’adresse à une audience spécialisée parmi laquelle les étudiants, même si elle ouvrira régulièrement ses portes à un plus large public lors d’expositions temporaires. Ainsi l’inauguration du lieu se fait-elle avec une importante rétrospective de Dieter Roth. La région bâloise s’affirme donc comme le paradis des fondations, pour preuve la vitalité de la Fondation Beyeler qui poursuit avec “Expressiv !” une programmation faisant fi des époques, puisque l’expressionnisme y est entendu dans un sens large, du Greco à Bruce Nauman.
- ANNIKA LARSSON, jusqu’au 17 août, Museum für Gegenwartskunst, 60 St. Alban-Rheinweg, Bâle, tél. 41 61 272 81 83, tlj sauf lundi, 11h-17h, www/mgkbasel.ch - LOOKING IN – LOOKING OUT, jusqu’au 29 juin, Kunstmuseum, 16 St. Alban-Graben, Bâle, tél. 41 61 206 62 62, tlj sauf lundi, 10h-17h, www.kunstmuseumbasel.ch - ROTH TIME. A DIETER ROTH RETROSPECTIVE, jusqu’au 14 septembre, Schaulager, 19 Ruchfeldstrasse, Münchenstein, tél. 41 61 335 32 32, tlj sauf lundi, 12h-18h, jeudi 12h-19h, samedi et dimanche 10h-17h, 10h-18h pendant la foire, www.schaulager.org. - EXPRESSIV !, Fondation Beyeler, 101 Baselstrasse, Riehen/Bâle, tél. 41 61 645 97 00, tlj 10h-18h, mercredi 10h-20h, www.beyeler.com
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Avant ou après la Foire de Bâle
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°173 du 13 juin 2003, avec le titre suivant : Avant ou après la Foire de Bâle