PARIS [17.05.12] – En charge de la culture dans l’équipe de campagne du candidat François Hollande, Aurélie Filippetti était la mieux placée pour entrer à la rue de Valois. Elle est la cinquième femme à occuper ce poste.
Après Françoise Giroud (1976-1977), Catherine Trautmann (1997-2000), Catherine Tasca (2000-2002) et Christine Albanel (2007-2009), Aurélie Filippetti est la cinquième femme à occuper la fonction de ministre de la Culture et de la Communication. Pourtant son parcours ne l’y a pas conduit naturellement. Agrégée de lettres classiques, elle a très vite quitté l’enseignement pour entrer en politique. En 2001, elle est au cabinet d’Yves Cochet, alors ministre de l’Environnement. De 2001 à 2007, elle est conseillère municipale dans le 5e arrondissement de Paris, sous l’étiquette écologiste avant de rejoindre le PS en 2006. Elue députée de Moselle en 2007, elle rejoint l’équipe de campagne de Ségolène Royale. Après la défaire de sa candidate, elle entre au secrétariat national du PS en charge des problèmes énergétiques. En 2011 elle intègre l’équipe de campagne de François Hollande et supervise le pôle culture, audiovisuel et médias.
A l’instar du cardiologue Philippe Douste-Blazy (1995-1997), ce n’est pas le premier ministre de la culture à occuper la fonction sans que cela soit sa spécialité. François Hollande avait déclaré qu’il souhaitait que la fonction soit exercée par un « politique ». Il a tenu parole. Jeune (38 ans), femme, élue de province, Aurélie Filippetti a plus un profil politique que technicien. Sans doute parce que les premiers chantiers qui s’ouvrent requièrent un savoir-faire politique. Dès son arrivée rue Valois, la nouvelle ministre va devoir gérer l’épineux problème de la quasi faillite de Presstalis (ex NMPP), principale messagerie de presse. Quels que soient les scénarios envisagés (licenciements, augmentation du barème), cela risque de provoquer des problèmes de distribution des journaux. De ce point de vue, sa déclaration à la Tribune en janvier 2012, sur une « presse de loisirs qui n’a pas vraiment besoin » d’aides publiques, va sans doute faire débat.
Ella va également devoir très vite clarifier la position du gouvernement sur l’abrogation de la loi Hadopi et entamer la renégociation de la convention des intermittents du spectacle. Elle devra aussi, avec son collègue Vincent Peillon, mettre en musique le grand plan sur l’éducation artistique à l’école, mesure phare du candidat Hollande. Autant de dossiers et autant d’embûches, qui vont la contraindre à mieux contrôler sa communication. Celle qui stigmatisait il y a encore quelques semaines dans le journal Le Monde, le mécénat de la société Wendel au Centre Pompidou Metz (« La somme est dérisoire au regard de l'honneur qui lui est fait. Les musées se bradent à des entrepreneurs et c'est dommageable ») va devoir préciser le rôle qu’elle entend attribuer au financement privé. Le milieu culturel entre plus vite en ébullition qu’une centrale nucléaire.
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Aurélie Filippetti : une femme d’énergie au ministère de la Culture et de la Communication
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Aurélie Filippetti - © Photo : Korben - 2007