Le Musée du Louvre conserve logiquement sa première place. Le Musée Malraux, au Havre, double le nombre de ses visiteurs grâce à une donation. Les musées sont des lieux prisés pour l’organisation de soirées.
Avec 7,55 millions de visiteurs, l’arrivée en masse de touristes chinois et le phénomène Da Vinci Code ont assuré en 2005 la suprématie du Musée du Louvre, champion de ce classement dédié au dynamisme des musées. Le Musée d’Orsay se retrouve deuxième, talonné par le Musée de Picardie, à Amiens (3e). Ce nouveau trio bouleverse la donne de 2004, très parisienne, et témoigne d’une belle diversité (arts décoratifs, beaux-arts, arts asiatiques), en dépit de l’absence criante de l’art strictement contemporain. Ce classement voit l’avènement du Musée des beaux-arts de Nantes (6e), qui s’est hissé de sa 82e place, et celui du Palais des beaux-arts de Lille (22e), qui n’était qu’à la 170e place en 2004. Ces entrées fracassantes sont en majeure partie imputables à une plus grande précision donnée par ces musées aux réponses à notre questionnaire. Le Musée des arts décoratifs (8e) et le Musée Guimet (9e), à Paris, ont ainsi perdu leurs 2e et 3e places respectives acquises en 2004 – ce dernier n’a pas amélioré sa fréquentation et ses acquisitions par dons ont presque été réduites de moitié.
Une fois encore, notre classement montre que rien ne dope mieux une fréquentation en berne qu’un « événement ». La donation Senn-Foulds de tableaux impressionnistes a permis au Musée Malraux du Havre (16e) de doubler son public, tandis que le Musée des beaux-arts de Nancy (14e) a attiré 47 % de visiteurs en plus grâce à l’exposition majeure à thème local « Nancy et l’Europe urbaine au siècle des Lumières 1720-1770 ». Aussi difficiles soient les lendemains de fête, comme pour les opérations « Ville européenne de la culture », le coup de fouet de « Lille 2004 » se fait encore sentir. Si l’exposition « Rubens » du Palais des beaux-arts de Lille (22e) avait attiré 313 424 visiteurs
en 2004, le musée accuse aujourd’hui une chute de près de 60 % de sa fréquentation. Le Musée d’art et d’industrie–La Piscine, à Roubaix (7e), et le Musée d’art moderne Lille Métropole (19e) ont également perdu un tiers de leur public. Mais, au regard des chiffres de 2003, force est de constater qu’il s’agit plus que d’un retour à la normale, avec une tendance à la hausse, en particulier grâce à la première édition de la Nuit des musées.
Événements commerciaux
Si aucune des trente premières institutions ne fait aujourd’hui l’économie des associations « Amis du musée », elles restent encore timides dans la mise en place d’associations de sponsors. En revanche, la loi de 2003 sur le mécénat ne fait que confirmer son impact positif sur les musées – dont le Louvre est le premier bénéficiaire avec près de 15,8 millions d’euros. Mais l’année 2005 a surtout été faste en matière de dons : 12 millions d’euros pour le Louvre et 4,43 millions pour le Musée d’Orsay. Ce dernier doit beaucoup à la collection Rispal d’objets d’art décoratif, dont l’importance contribue à une multiplication par 46 de la valeur des acquisitions par donation et dation du musée. « Autrefois supervisé par la direction des Musées de France [DMF], le relevé des acquisitions par dations et donations du musée ne remonte qu’à 2004. Le montant de ces dons est très variable d’une année sur l’autre, aussi est-il difficile d’avoir du recul », modère Marie-France Cocheteux, responsable des acquisitions à Orsay.
La plupart des institutions n’hésitent pas à s’ouvrir à des événements commerciaux. Ainsi les jardins et les pavillons du Musée Condé (22e), à Chantilly (Oise), sont-ils le cadre de réceptions – trois fois par semaine en moyenne ! –, dont les deux tiers relèveraient d’une activité culturelle. Une visite préalable des collections est la condition sine qua non du Musée lorrain de Nancy (13e) pour la tenue de cocktails sous ses arcades et dans son jardin. « Nous ne souhaitons pas rentrer dans une logique de concurrence », justifie Sandrine Mondy, chargée de l’accueil des publics. D’autres, comme le Musée d’art moderne et contemporain (Mamac) de Nice (44e), s’y refusent tout net, avant tout par souci de conservation. « Le public n’est pas raisonnable, déplore Michèle Brun, attachée de conservation du patrimoine, à chaque fois, nous avons eu des dégâts. » Si la location des espaces du musée peut en effrayer plus d’un, elle entraîne une rentrée de fonds appréciable, laquelle pourra venir enrichir le budget du musée. Pour la conservation, par exemple ?
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Attrait-dynamisme
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°238 du 26 mai 2006, avec le titre suivant : Attrait-dynamisme