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PORTRAIT

Anne Eschapasse, la muséologue prend la direction du musée canadien d’histoire sociale

Présidente et directrice générale du Musée McCord Stewart

Par Sindbad Hammache · Le Journal des Arts

Le 28 mars 2023 - 515 mots

1996 Franco-Canadienne, élevée à Londres, Anne Eschapasse s’oriente vers le monde de la Culture après un master de droit privé obtenu en 1992 à l’université Panthéon-Assas de Paris. Elle commence par un stage au Brooklyn Museum, puis s’inscrit en muséologie à l’université de New York. Elle est sensibilisée aux arts décoratifs et aux questions de culture matérielle, qu’elle développera dans sa thèse consacrée à l’industrie française du mobilier durant la période révolutionnaire. En 1996, elle rejoint la maison de ventes Christie’s à New York, où elle est chargée de l’évaluation des objets des XVIIIe et du XIXe siècles.

2003 De retour en France, elle devient directrice des relations internationales et des productions du Musée du Luxembourg où les arts décoratifs sont mis à l’honneur lors d’une grande exposition consacrée à René Lalique en 2007, et d’une autre à Louis Comfort Tiffany en 2009. À cette occasion, elle rencontre Nathalie Bondil, alors directrice du Musée des beaux-arts de Montréal, qui prête des vitraux à l’institution parisienne.

2009 La muséologue s’envole pour le Canada, où elle devient l’adjointe de Nathalie Bondil au Musée des beaux-arts de Montréal. Le musée est alors engagé dans un vaste projet d’extension, avec la construction du pavillon Claire et Marc Bourgie. En 2011, Anne Eschapasse rejoint le Musée national des beaux-arts de Québec en tant que directrice des expositions et de la médiation, où l’attend là aussi un projet d’extension : le chantier du grand pavillon Pierre Lassonde, une création architecturale contemporaine à 100 millions de dollars. « Des années exigeantes, mais extraordinaires », confie Anne Eschapasse au quotidien canadien La Presse.

2015 Anne Eschapasse rejoint Ottawa, où elle devient directrice générale adjointe chargée des expositions et du rayonnement de la National Gallery du Canada. Un poste à haute responsabilité, avec le déploiement de la stratégie du musée, l’organisation des pavillons canadiens à la Biennale de Venise, ainsi que du Sobey Art Award. Elle pilote aussi la refonte du parcours, avec une place importante accordée à l’art indigène. En 2020, elle est pressentie pour devenir directrice de la conservation au Musée des beaux-arts de Montréal, afin de seconder Nathalie Bondil. Mais le poste lui échappe. La muséologue retourne au Québec l’année suivante, au Musée d’art contemporain en tant que directrice générale adjointe où elle y supervise le projet de transformation et d’agrandissement des lieux.

2023 Nommée directrice déléguée du Louvre Abu Dhabi en septembre 2022 par l’agence France Muséum, Anne Eschapasse revient au Canada sept mois plus tard. C’est au Musée McCord Stewart de Montréal qu’elle est nommée présidente et directrice générale. Référence des musées d’histoire sociale, l’institution québécoise qui a récemment reçu les 30 000 pièces de la collection Stewart, a engagé une vaste réflexion sur la décolonisation de son discours et les enjeux de développement durable. L’idée d’un nouveau lieu à la taille des collections est mûrement réfléchie, et il faut « développer une stratégie pour convaincre le gouvernement du Québec de l’importance du projet », comme mentionné dans le plan 2022-2027 du musée. Impliquée tout au long de sa carrière dans de nombreux chantiers de transformation muséale, nul doute qu’Anne Eschapasse est la femme de la situation.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°608 du 31 mars 2023, avec le titre suivant : Anne Eschapasse, présidente et directrice générale du Musée McCord Stewart : La muséologue prend la direction du musée canadien d’histoire sociale

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