Thierry Ehrmann livre un premier bilan de son site de ventes en ligne

Dans une longue interview donnée au site Boursica.com, Thierry Ehrmann, p-dg d’Artprice, assure du dynamisme suscité par l’ouverture des enchères en ligne. Légalisée depuis le 1er septembre 2011, mise en place chez Artprice le 28 janvier 2012, cette nouvelle offre aurait déjà attiré de nouveaux acteurs, principalement âgés de 25 à 50 ans.

Pour une valeur totale équivalente à 800 millions d'euros, dans une gamme de prix diversifiée, 5 000 lots cherchaient ainsi acquéreurs dès l'ouverture des enchères. Un engouement régulier qui aurait permis à Artprice de voir sa fréquentation journalière multipliée par cinq et d’assister à l’arrivée quotidienne de 500 à 700 lots, ces premiers résultats dépassant les prévisions initiales.

L’ouverture du marché des enchères en ligne continue cependant de susciter la vive opposition des commissaires-priseurs, qui tentent de « défendre leur ancien monopole ». Thierry Ehrmann, qui n’hésite pas à les qualifier de « vieille garde », assure que leur résistance nuit à la libéralisation des échanges en ligne.

Autre frein avancé, la question des « tiers de confiance » qu’impose la loi du 20 juillet 2011 sur les enchères en ligne, à savoir l’obligation pour une entité indépendante de séquestrer le montant de la transaction, pose encore problème dans sa mise en application. Artprice n’ayant pas réussi à trouver d’opérateur français, les méfiances suscitées par la barrière linguistique des tiers de confiance engagés empêcheraient encore l’aboutissement de nombreuses transactions. Cette difficulté devrait être levée au second trimestre 2012.

Encouragé par une déclaration aux Échos du président de Christie’s France, François de Ricqlès, qui prévoit que « l’avenir du Middle Market est sur le net », le p-dg d’Artprice estime que « sur le plan économique, la messe est dite », avant d’ajouter, plein de confiance : « et nous avons une autoroute californienne devant nous ».