Un savon réalisé avec la présumée graisse de Berlusconi exposé dans un musée de Zurich

L’exposition « Une idée, une Forme, un Etre-Poésie / Poétique du Corporel » présentée jusqu’au 28 novembre 2010 au Migros de Zurich réunit les propositions de huit artistes contemporains traitant du corps. L’œuvre de Gianni Motti « Mani Pulite » (Mains Propres) crée la controverse ; il s’agirait, selon son auteur, d’une savonnette réalisée avec de la graisse du chef du gouvernement italien, Silvio Berlusconi. L’artiste affirme avoir recueilli cette graisse dans la clinique suisse où l’homme politique aurait subi une liposuccion en 2004.

Si dans le communiqué de presse le musée indique que cette graisse est « probablement » celle de Silvio Berlusconi, l’artiste, lui, revendique cette origine et explique qu’il a l’obtenue par un employé de la clinique. Mais selon l’AFP la clinique a toujours réfuté l’information. L’artiste se dit prêt à faire procéder à un test ADN sur son œuvre afin d’attester de sa provenance. Cette œuvre qui ressemble à première vue à une savonnette classique, a été achetée en 2005 à la foire Art Basel par un collectionneur privé. Depuis son achat c’est la première fois qu’elle est exposée.

« Mani Pulite » présente une double lecture : un jeu de mots sur le titre et sur la nature du produit. En effet « Mani Pulite » évoque l’opération judiciaire menée en Italie dans les années 1990 sur les liens entre le crime organisé et le monde politique et durant laquelle Berlusconi a été à plusieurs reprises mis en cause. Selon le musée elle est également une critique de la stratégie de communication de Berlusconi qui multiplie les opérations de chirurgie plastique et exploite « son rajeunissement dans les médias ».