JERUSALEM (ISRAEL) [20.06.16] – Celui qui a représenté Israël à la Biennale de Venise en 1976 demande à la Knesset – le parlement d'Israël – de retirer l’œuvre qu’il avait conçue en 1966. Il dénonce notamment les récentes mesures du ministère de la Culture.
A l’occasion de la conférence d’Herzliya (7–9 juin), évènement annuel qui aborde les enjeux internationaux et réunit des personnalités politiques israéliennes et internationales, l’artiste Dani Karavan a déclaré avoir demandé à plusieurs reprises que l’œuvre in situ qu’il a conçue en 1966 pour la Knesset - parlement monocaméral de l'État d'Israël - soit retirée, rapporte le quotidien Haaretz. L’artiste israélien a dit renouveler sa demande jusqu’à ce que le parlement reflète « l’esprit » de la Déclaration d’indépendance d’Israël de 1948.
« J’ai réalisé plusieurs commandes publiques, qui appartiennent désormais aux sites, à leur paysage, à leur environnement et qui répondent à leur mission. Mais en ce qui concerne le mur que j’ai conçu pour le Knesset, j’en suis parfois honteux et j’ai demandé plusieurs fois à ce qu’il soit enlevé jusqu’à ce que le parlement représente la Déclaration d’Indépendance » a-t-il déclaré. Dani Karavan, qui représentait Israël à la Biennale de Venise en 1976 et exposait à la Documenta 6 de Kassel en 1977, faisait notamment référence aux dernières mesures annoncées par Miri Regev, la ministre de la Culture et des sports d’Israël.
Mercredi 15 juin, Miri Regev a imposé aux structures culturelles qui reçoivent des subventions de l’Etat de fournir une déclaration mentionnant l’organisation ou non de manifestations en Cisjordanie, au Néguev et en Galilée. Les organisations qui ne sont pas actives dans ces régions verront leur subvention baisser de 33 % tandis que l’Etat accordera une aide supplémentaire de 10 % aux structures actives sur ces territoires. Pour Dani Karavan, ces mesures menacent et pénalisent les associations qui refusent d’organiser des évènements sur les territoires palestiniens occupés. « Qu’est-ce si ce n’est une dictature ? » s’est-il exclamé.
Ministre de la Culture depuis le 6 mai 2015, Miri Regev appartient à l’aile dure du Likoud, le parti de droite de Benyamin Netanyahou. En janvier, elle avait déjà suscité la controverse en présentant un projet de loi visant à couper les subventions aux institutions culturelles qui ne seraient pas « loyales » envers l'Etat d'Israël.
De son côté, le chorégraphe Ohad Naharin, dont le « biopic » Mr Gaga est actuellement à l’affiche dans certaines salles de cinéma, a gardé son sang froid : « Miri Regev est arrivée et elle repartira. Le gouvernement est arrivé et il repartira. Et ceci n’est pas une opinion. C’est un fait. L’art ne dépend pas de l’argent. Nous créons sans dépendance à l’argent. Vous devez vous souvenir que ce n’est pas le gouvernement qui rend possible et qui rendra possible la personne que nous sommes ainsi que la création. »
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Invoquant une « dictature », l’artiste israélien Dani Karavan demande le retrait de son œuvre de la Knesset
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Abonnez-vous dès 1 €Dani Karavan © Photo team art in berlin - 2008 - Licence CC BY-SA 2.0
Le Knesset, Jérusalem, Israël © Photo Dr. Avishai Teicher - 2012 - Licence CC BY-SA 2.5