TEL AVIV / ISRAËL
Le sculpteur et plasticien, lauréat du Praemium Imperiale, est décédé à Tel Aviv à l’âge de 90 ans, le 29 mai.
Fils d’un architecte-paysagiste, Dani Karavan, né en décembre 1930 à Tel Aviv, se tourne d’abord vers la peinture qu’il étudie dans sa ville natale à partir de 1946, puis à Jérusalem au sein de l’Académie des beaux-arts de Bezalel en 1949. Il parfait son apprentissage en gagnant l’Europe, quinze ans plus tard, et l’Académie des beaux-arts de Florence, puis celle de la Grande-Chaumière, dans le quartier du Montparnasse, à Paris.
Au début des années 1960, il délaisse la peinture et conçoit des décors pour le théâtre, l’opéra et le ballet, collaborant entre autres avec la danseuse et chorégraphe américaine Martha Graham ou le compositeur italien Gian Carlo Menotti. Ce n’est qu’en 1964 que son travail s’oriente véritablement vers la sculpture. Il façonne cette année-là un bas-relief, de sept mètres de haut, aux formes géométriques circulaires et anguleuses sur le mur sud de la Knesset - siège du Parlement de l’État d’Israël - intitulé Pray for the Peace of Jerusalem. C’est à la même époque qu’il réalise le Monument du Néguev à Beer-Sheva, une sculpture environnementale en béton armé érigée entre 1963 et 1968 pour commémorer les pertes humaines de la brigade militaire du Neguev, tombée en défendant Israël pendant la guerre israélo-arabe de 1948.
En 1976, l’artiste représente Israël à la Biennale de Venise avant de participer, l’année suivante, à la Documenta 6 à Cassel (Allemagne), aux côtés d’artistes comme le sculpteur abstrait Alain Kirili.
La carrière artistique de Dani Karavan ne se limite pas aux seules frontières israéliennes. Des États-Unis à la Corée, de la France à l’Italie, le sculpteur travaille sur des commandes publiques en lien avec la promotion de la paix dans le monde, à l’instar du Mémorial Walter Benjamin à Portbou (1990-1994, Espagne), du Mémorial des Sinti et des Roms (1999-2012, Berlin), victimes oubliées du nazisme, ou du Square de la tolérance au siège (1993-1996) de l’UNESCO à Paris.
Dans le département du Val d’Oise, l’artiste offre à Cergy-Pontoise une petite notoriété en 1986 avec la construction du célèbre Axe majeur dont la douzième et dernière station - l’île astronomique - est encore inachevée, plus de quarante ans après le lancement du projet. Pensée comme une promenade rectiligne de trois kilomètres de long, cette installation urbaine, labélisée « Patrimoine d’intérêt général » en 2020, relie la ville nouvelle à l’axe historique parisien.
Lauréat de nombreux prix internationaux parmi lesquels le Praemium Imperiale en 1998 dans la section sculpture, Dani Karavan est nommé Chevalier de la Légion d’honneur en 2014.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Décès de l’artiste israélien Dani Karavan, auteur de l’Axe majeur
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €