PARIS
PARIS [25.03.16] – Le tribunal administratif a tranché, le 24 mars, en faveur des associations de défense des Serres d’Auteuil, en ordonnant la suspension des travaux de Roland-Garros jusqu’à ce qu’un jugement sur le fond soit rendu, d’ici plusieurs mois. La FFT va se pourvoir en cassation.
C’est une nouvelle victoire pour les associations de défense des Serres d’Auteuil dans le combat qui les opposent depuis plus de cinq ans à la Fédération française de Tennis (FFT) : le 24 mars, le juge des référés du tribunal administratif de Paris a ordonné la suspension des travaux d’agrandissement de Roland-Garros sur l’emprise des Serres d’Auteuil.
En cela, il a suivi les recommandations du rapporteur public, qui avait soulevé quatre motifs d’annulation de deux permis de construire signés en juin dernier sur l’emprise des Serres d’Auteuil et du Bois de Boulogne. Il en a retenu un, reprenant la jurisprudence du Conseil d’État sur les sites classés naturels : « La décision du ministre autorisant les travaux nécessaires à l’extension du stade de Roland-Garros dans le jardin des serres d’Auteuil a pour effet de rendre le classement du site pour partie sans objet et serait ainsi l’équivalent d’un déclassement partiel » précise le juge dans son ordonnance.
« Nous sommes heureux d’avoir été entendus, sur les bases du droit » souligne pour Le Journal des Arts Agnès Popelin, vice-présidente de FNE-IDF, l’une des associations avec la SPEEF et VMF, à défendre l’intégrité des Serres d’Auteuil et du Bois de Boulogne. Le Bois de Boulogne est classé au titre des monuments naturels depuis 1957, un déclassement ne pouvant intervenir qu’à la suite d’une décision du Conseil d’Etat après réunion du Conseil supérieur des sites, perspectives et paysages. « De mémoire, cela ne s’est jamais vu » explique Agnès Popelin.
Concrètement, les travaux sur l’emprise des Serres sont à l’arrêt depuis décembre dernier, à la suite d’un recours des héritiers de Jean-Camille Formigé, architecte des serres. Cette suspension, qui courrait jusqu’au 31 mars, est de facto prolongée par la nouvelle décision du tribunal administratif, jusqu’à ce qu’un jugement sur le fond intervienne.
Les travaux continuent cependant dans l’emprise de Roland-Garros, et la FFT a d’ores et déjà annoncé se pourvoir en cassation, attendant une décision du Conseil d’Etat sur le dossier. La plus haute instance administrative pourrait se prononcer dans les 3 à 6 mois alors que le jugement sur le fond, lui, ne devrait pas intervenir avant le mois d’août au mieux. « Il y a une forme d’obstination qui devient délétère » de la part de la FFT selon Agnès Popelin, alors même que « la ministre de l’Ecologie Ségolène Royal nous soutient et se dit contre le projet d’extension en l’état ».
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Aux Serres d’Auteuil, l’extension de Roland-Garros à nouveau suspendue
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Abonnez-vous dès 1 €Les Serres d'Auteuil © photo Ludosane - 2014