BUCAREST (ROUMANIE) [24.02.16] – Après l’alerte donnée par le Fonds mondial pour les monuments (WMF) en octobre dernier, le ministère de la culture de Roumanie a annoncé son souhait de créer un « fonds d’urgence pour le patrimoine ». 600 monuments du pays sont en danger, notamment en raison des changements politiques, sociaux et économiques du pays.
C’est par une annonce sur son compte Facebook que le ministre de la Culture roumain, Vlad Alexandrescu, a semblé s’inquiéter pour le sort de plus de 600 monuments dans un état de détérioration tel qu’ils peuvent s’écrouler à tout moment.
Le ministère de la culture et l’Institut national du patrimoine vont commencer un inventaire national afin que des fonds soient alloués à la restauration des monuments en danger. « A partir de cet inventaire, nous établirons un plan pour mettre hors de danger tous nos monuments » ajoute le ministre sur Facebook. Un « fonds d’urgence pour le patrimoine » financera les interventions rapides en cas d’effondrement de monuments et couvrira les coûts liés aux mesures de sécurité mises en place pour éviter que les édifices n’atteignent cette situation critique.
Selon le site Romania-insider.com, des représentants du ministère de la Culture se sont réunis en urgence dimanche 21 février pour discuter de deux cas immédiats : la tour de l’église fortifiée à Roades, qui datait du 15e siècle, et la tour de l’église fortifiée à Rotbav (13e siècle) se sont écroulées récemment.
En octobre dernier, le Fonds mondial pour les monuments (WMF), organisation non gouvernementale internationale créée en 1965 à New York pour sauver les monuments les plus précieux du monde, a inclus Bucarest parmi les sites culturels en danger. D’après le WMF, la capitale roumaine a hérité d’un « patrimoine bâti d’intérêt historique, social et symbolique, aujourd’hui menacé par l’abandon, la démolition, le développement incontrôlé et des réhabilitation inappropriées ».
La législation et le cadre administratif existants sont inadaptés à l’urgence de la situation selon l’ONG. Dans son réquisitoire, le WMF pointe plusieurs facteurs qui menacent la préservation du patrimoine de Bucarest. Les conflits de propriétés qui sont apparus avec la privatisation (suite aux nationalisations entre 1945, lorsque la Roumanie est entrée dans le bloc de l’Est et 1989, année de la chute de la dictature de Nicolae Ceausescu) font l’objet de longs procès devant les tribunaux, laissant à l’abandon les lieux ; la croissance économique de la Roumanie a entraîné une hausse de la valeur des terrains dans le centre ville, incitant à la démolition et la reconstruction à tel point que des permis de démolir sont délivrés même pour des propriétés implantées dans des zones protégées.
La liste WMF 2016, qui comprend 50 sites de patrimoine culturel, mentionnait également le site minier de Rosia Montana qui se situe au nord est du pays. Au début du mois, la Roumanie a demandé à l'Unesco de classer ce site minier au patrimoine mondial de l'humanité.
Le pays est candidat pour que l’une de ses villes devienne Capitale européenne de la culture 2021.
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En Roumanie au moins 600 monuments sont en danger
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