PARIS
PARIS [06.08.15] - Le tribunal de commerce a prononcé la liquidation de la société de Gérard Lhéritier. Ce dernier a annoncé au Journal des Arts qu’il allait constituer une nouvelle société afin de reprendre une partie des actifs.
Une page se tourne dans l’affaire Aristophil : le tribunal du commerce de Paris a ordonné mercredi 5 août la liquidation du leader du marché du manuscrit. Son patron, Gérard Lhéritier, qui nous a lui-même annoncé la nouvelle, a déploré un « gâchis organisé par un quarteron de fonctionnaires qui ont réussi leur coup », faisant allusion à ses démêlés avec les Archives nationales qui auraient selon lui des vues sur la collection.
Contrairement aux voeux de son fondateur épaulé par des associations d’investisseurs et de courtiers, le tribunal a écarté une poursuite limitée d’activité pour organiser la cession de cet énorme fonds. Plusieurs professionnels craignent que cette dispersion et l’arrivée massive de manuscrits sur un marché limité n’entraînent un effondrement des cours. Cet échec est pour partie imputable à l’ambivalence de l’administrateur provisoire, Me Gérard Philippot. Clamant à qui voulait l’entendre qu’il ne voyait pas d’escroquerie dans cette affaire, il s’est inévitablement heurté à l’opposition du parquet et des défenseurs de victimes tels les cabinets Lecoq-Vallon et Lysias, qui voyaient d’un très mauvais oeil revenir sur scène ceux qui avaient fait le succès de l’entreprise. Ceux-ci n’ont cependant pas dit leur dernier mot, selon Gérard Lhéritier qui nous annonce la formation d’une « nouvelle société » regroupant les associations de clients, susceptible de répondre aux appels d’offre et de proposer de « reprendre la gestion des collections avec l’aide de Sotheby’s, Artcurial et d’autres ».
Car, désormais, chaque client devra trouver la solution pour récupérer une fraction de ses économies. Ceux qui ont acquis en pleine propriété des manuscrits, qu’ils ont laissés en garde chez Aristophil, pourront les récupérer, en espérant qu’ils soient retrouvés et identifiés dans le stock. La situation est plus complexe pour les épargnants ayant acheté des manuscrits à plusieurs. Selon Gérard Lhéritier, il existe 54 collections en indivision. Chacune devra réunir ses co-propriétaires pour vendre leur bien, en faisant appel au professionnel de leur choix. Dans tous les cas, ces cessions seront soumises à la levée des scellés apposés par Justice.
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Aristophil mis en liquidation judiciaire
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