SINGAPOUR [22.01.14] - La 4e édition d’Art Stage Singapour a fermé ses portes dimanche 19 janvier. Plus de 45 700 visiteurs ont arpenté les allées de la foire qui s’est tenue du 15 au 19 janvier à Singapour. Une foire qui revendique son identité asiatique.
Outre les 158 galeries, dont plus de 75 % d’entre elles sont installées en Asie-Pacifique, huit espaces, appelés « plates-formes », ont été consacrées à l’Asie du Sud-Est, la Chine, l'Inde, le Japon, Taïwan, l'Australie et l'Asie centrale. Les œuvres présentées dans ces plates-formes ont été sélectionnées par des conservateurs et non par des galeristes. Un concept original qui permet de rendre compte de la création artistique d’un pays ou d’une région. « La scène artistique asiatique est très fragmentée explique Lorenzo Rudolf l’organisateur de la foire. Avec ces plates-formes nous voulons construire des ponts entre les collectionneurs des différents pays asiatiques mais aussi entre les artistes. »
Un pari innovant salué notamment par le collectionneur Uli Sigg qui s’est réjoui de découvrir de nouveaux artistes d’Asie Pacifique. « En tant que collectionneur, ces plates-formes m’ont permis de gagner du temps et de rencontrer des artistes soigneusement sélectionnés par des curateurs » explique également Vasilisa Kamenava, collectionneur et marchand d’art venue de Moscou. Tout en insistant sur le rôle d’éducation, l’organisateur cherche aussi à trouver un nouveau modèle de foire artistique en adéquation avec ces marchés émergents. « Nous devons sans cesse nous réinventer et trouver un modèle de foire qui corresponde à la scène artistique en Asie du sud-est » explique l’ancien directeur d’Art Basel et le fondateur de Art Basel Miami.
Du côté des ventes, une toile de Zao Wou-ki a été vendue à 890 000 euros le jour du vernissage, une autre toile de Gerhard Richter a été cédée à 580 000 euros, le tableau Navy Blue March 13 de Donald Sultan a été vendu à 297 000 euros. La sculpture Kokoro de l’artiste français Jean-Michel Othoniel présentée par la galerie Perrotin a trouvé acquéreur à 150 000 euros. Au-delà de ces ventes, l’intérêt pour les artistes asiatiques, notamment indonésiens et pour les artistes émergents, a été fort. L’œuvre The Politics of Laughing de l’artiste conceptuel chinois Qiu Zhijie a ainsi été cédée pour 46 190 euros tandis que 50 Faces de l’artiste singapourienne Jane Lee a été vendue pour 48 760 euro par la Sundaram Tagore Gallery. Autre succès pour l’artiste singapourien Ruben Pang dont les neuf œuvres présentées par la galerie Chen Hampe ont été cédées quelques heures seulement après le début du vernissage.
Une foire régionale plus qu’internationale
Dimanche après-midi, à quelques heures de la fermeture de la foire, malgré une fréquentation en hausse de plus de 12 %, les galeristes étaient mitigés. « Il n’y a pas assez de collectionneurs internationaux » déplorait Matt Carey-Williams de la galerie White Cube présentant notamment des œuvres de Marc Quinn ou Damien Hirst. « C’est la première fois que nous participons et nous sommes très déçus. On ne voit pas de clients potentiels » déplore la directrice d’une galerie de Tel-Aviv.
Son de cloche totalement différent à la galerie Edouard Malingue, installée à Hong Kong. « Nous sommes là depuis les débuts d’Art Stage et cette année j’ai le plus vendu et noué le plus de contacts avec de nouveaux collectionneurs asiatiques » explique Edouard Malingue le directeur de la galerie qui a vendu dix oeuvres. « C’est aussi l’occasion de découvrir des artistes asiatiques qu’on ne verrait pas ailleurs. »
L’avantage des galeries installées en Asie est de pouvoir mobiliser et compter sur leur solide réseau de collectionneurs asiatiques. « Le bouche à oreille fonctionne très bien explique Edouard Malingue. Un collectionneur que je connais est venu avec un de ses amis, il a acheté une pièce et devrait en acheter une autre dans les semaines à venir ». Pour Carole de Senarclens, qui dirige avec son mari la galerie Art Plural installée à Singapour depuis 2011, venir à Art Stage c’est découvrir des codes différents de ceux des grandes foires internationales. « Ce n’est pas parce qu’un artiste est très connu en Europe que les clients asiatiques vont l’acheter s’ils ne le connaissent pas. Il ne suffit pas d’avoir des grands noms pour vendre ». Une leçon apprise par Andreas Hacker le directeur de la galerie londonienne Ben Brown qui avoue ne pas avoir montré les bonnes œuvres à la foire. « Nous avons des sculptures de Claude Lalanne sur le stand mais l’artiste est peu connu en Asie » explique Andreas Hecker le directeur de la galerie londonienne Ben Brown.
Difficile donc pour les galeries de ne pas faire la comparaison avec l’autre grande foire de la région, Art Basel Hong Kong. « Si vous voulez avoir des collectionneurs européens, américains et asiatiques, alors oui il faut aller à Art Basel Hong Kong explique Edouard Malingue. Mais la sélection à l’entrée est rude ! »
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Art Stage, une foire toujours autant asiatique
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