L’ancien directeur de la foire de Bâle, Lorenzo Rudolf, lance un nouvel événement à Singapour, du 13 au 16 janvier.
SINGAPOUR - Après Hongkong, une nouvelle place de marché commence à prendre ses marques, cette fois à Singapour, avec le lancement d’une foire, Art Stage Singapore, sous la houlette de Lorenzo Rudolf. Le marché asiatique est-il vraiment mûr pour un second événement, alors que la foire de Hongkong, organisée en mai, monte en puissance ? « Le marché asiatique est beaucoup plus grand que celui du Moyen-Orient et il y a de la place pour plus d’un salon, affirme Lorenzo Rudolf, ancien directeur de la foire de Bâle, initiateur de celle de Miami et créateur de celle de Shanghai. Il existe en Asie de nombreuses scènes nationales fermées. Un Chinois ne va pas en Inde et un Indien ne va pas en Corée. Il faut une plateforme pour mettre en réseau ces scènes, et Singapour est idéale. Singapour est la Suisse de l’Asie, neutre, multiculturelle, avec une très haute qualité de vie. »
Si Hongkong est le fief des banques d’affaires, Singapour est celui des banques privées. Depuis l’an dernier, la cité-État tenue en laisse par Big Brother s’est dotée d’un port franc luxueux. Surtout, derrière Singapour, se trouve l’Indonésie et sa vingtaine de collectionneurs actifs, tels Budi Tek, basé entre Pékin et Djakarta, Oei Hong Djien, lequel possède un musée privé à Magelang, ou encore Deddy Kusuma. Mais tous n’achètent que de l’art chinois ou d’Asie du Sud-Est, sans remplir les caisses des galeries occidentales… Ces dernières ne se sont d’ailleurs pas pressées au portillon, exceptés quelques aventuriers comme Mario Mauroner (Vienne), Édouard Malingue (Hongkong) ou Emmanuel Perrotin (Paris). « Les collectionneurs fortunés malais, indonésiens, thaïlandais et philippins stockent et dépensent leur argent à Singapour. La marina est remplie de yachts russes, mais les gens sont plus portés sur le luxe que sur l’art, estime le spécialiste de la région, Jean-Marc Decrop. Le potentiel est inférieur à celui de l’Asie du Nord. Hongkong est beaucoup plus culturel que Singapour, qui est une ville marchande. » Pour lui donner un parfum culturel, Lorenzo Rudolf a organisé, dans le Singapore Art Museum, une exposition d’œuvres asiatiques issues d’une dizaine de grandes collections privées, telles celles de Sylvain et Dominique Lévy, Uli Sigg ou Anupam Poddar.
Du 13 au 16 janvier, Marina Bay Sands, Exhibition & Convention Centre, 10 Bayfront Avenue, Singapour, www.artstagesingapore.com, les 13, 14 et 15 janvier 11h30-19h30, le 16 11h30-17h
Directeur : Lorenzo Rudolf
Nombre d’exposants : 113
Tarif des stands : 325 dollars (240 euros) le mètre carré
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Singapour concurrence Hongkong
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Abonnez-vous dès 1 €La cote des artistes indonésiens commence à flamber. En octobre 2008, Nyoman Masriadi a enregistré le record de 1 million de dollars chez Sotheby’s à Hongkong. Les prix atteints par les œuvres du jeune J. Ariadhitya Pramuhendra sont aussi en hausse. « En mai dernier, sur la foire de Hongkong, ses tableaux se vendaient entre 15 000 et 18 000 dollars. En août, dans une vente publique à Djakarta, un tableau est parti pour 70 000 dollars, tandis qu’un autre a obtenu 113 942 dollars en septembre chez Sotheby’s », relève le spécialiste Jean-Marc Decrop. Ce dernier organisera une exposition d’artistes indonésiens chez Matthias Arndt (Berlin) en septembre 2011.
Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°338 du 7 janvier 2011, avec le titre suivant : Singapour concurrence Hongkong