Relance du projet de la Tour Médicis à Clichy/Montfermeil

La ministre de la Culture Aurélie Filippetti et le ministre délégué à la Ville François Lamy ont annoncé le 6 juin avoir confié au conseiller d’Etat Thierry Tuot le soin de conduire une « mission d’ingénierie pour étudier la faisabilité » de la Tour Médicis, de « concevoir son montage administratif et financier ».

En janvier, François Lamy avait indiqué sa volonté de ne pas abandonner un projet dont le budget - estimé entre 20 et 30 millions d’euros sous Frédéric Mitterrand - a été revu à la baisse par Aurélie Filippetti en 2012.

Lancé en 2010 par les municipalités de Clichy-sous-Bois et Montfermeil afin de redorer l’image des banlieues où se sont déroulées les émeutes de 2005, le projet de la Tour Médicis a conduit l’Etat à se porter acquéreur de la Tour Utrillo, du quartier des Bosquets à Montfermeil, en 2011.

Actuellement inoccupée, cette dernière devait selon les projets de l’ancienne majorité, accueillir des artistes en résidence (en écho à l’Académie de France à Rome placée dans la Villa Médicis) mais également une école de la seconde chance et une classe préparatoire aux enseignements artistiques, s’insérant dans un quartier rénové et désenclavé par les futurs réseaux de transport du Grand Paris.

Directeur du conseil d’administration de l’Académie de France à Rome (avec qui il sera chargé d’établir un partenariat), le haut fonctionnaire Thierry Tuot, a exercé des missions de conseiller d’Etat aussi bien sous les gouvernements de droite que de gauche. Il a ainsi été rapporteur général de la commission de réflexion, de concertation et de proposition relative aux zones de protection du patrimoine architectural urbain et paysager (Z.P.P.A.U.P.) créée en 2009 par Frédéric Mitterrand. C’est spécialiste de l’immigration dont il a maintes fois souligné les apports positifs dans des ouvrages et rapports, souvent très critiques vis-à-vis de l’action publique en ce domaine.

Les deux ministères, qui s’apprêtent à signer une convention d’objectifs pour les quartiers populaires, espèrent que le Thierry Tuot saura faire de la Tour Médicis un « symbole d’intégration » et l’inscrire « dans le réseau national et international des lieux de création et de production artistique ».