PARIS
PARIS [27.02.13] – Pendant deux jours s’est tenu au parc de la Villette la 3e édition du Salon des lieux de tournage. Plus de 70 exposants ont mis en avant leurs patrimoine et structures d’accueil pour les productions audiovisuelles et cinématographiques. L’Ile-de-France accueille la majorité des tournages.
Dans le cadre de sa mission de valorisation du potentiel cinématographique de son territoire, la Commission du Film d’Ile-de-France, dirigée par Olivier-René Veillon, s’attache depuis sa création en 2004 à accueillir et conseiller les professionnels du cinéma et de l’audiovisuel, ainsi qu’à promouvoir la mise en place de politiques d’accueil des tournages.
Ainsi, pour accompagner davantage les professionnels dans leurs tournages hors studios et mettre sous les feux des projecteurs le patrimoine français, elle crée en 2011 le Salon des lieux de tournage en Ile-de-France. Ce dernier permet à différents organismes et sites franciliens, mais également des régions de se présenter aux professionnels de l’image.
Pour cette troisième édition, ils ont été 1 350 à se rendre au pavillon Paul Delouvrier du parc de la Villette ; précédemment la manifestation se déroulait à la Cité internationale universitaire de Paris.
Paris et sa région accueillent une très large majorité des tournages se déroulant en France, notamment en raison de l’accroissement des tournages de productions étrangères (anglaises, américaines, chinoises, russes), qui privilégient des sites spécifiquement parisiens. 80 % de leurs tournages en 2012 en France étaient franciliens. Les sociétés françaises tournent à 60 % en Ile-de-France, 20 % en province (régions PACA, Rhône Alpes et Aquitaine en tête), et 20 % à l’étranger, selon la Commission du film d'Ile-de-France.
La diversité de lieux qu’offre la capitale et ses environs ainsi que leur renommée sont la première raison d’une telle suprématie. Mais c’est aussi parce que de très nombreuses infrastructures cinématographiques (environ 80 plateaux de tournage), s’y sont implantées, comme la toute récente Cité du cinéma de Luc Besson. Selon Olivier-René Veillon, environ 130 000 personnes de la région Ile-de-France travaillent pour le secteur audiovisuel et cinématographique (environ 20 000 emplois permanents et 110 000 intermittents). Une logique de proximité explique donc elle aussi cette tendance, concomitante à une logique de coût de production. En effet, au-delà d’une distance de 50 km du domicile d’un technicien, la production doit couvrir ses frais.
Les coûts de tournages sont donc logiquement indexés sur la proximité et la célébrité d’un bâtiment ou d’un site. Le château de Versailles, déjà star depuis 2005 suite au succès du film sur Marie-Antoinette, se situe dans la tranche haute des prix pratiqués par des lieux d’accueil de tournage. Il faut compter 15 000 euros par jour pour des tournages de longs métrages en intérieur, 10 000 euros en extérieur, et 10 000 ou 7 500 euros pour des productions télévisuelles.
Le Centre des monuments nationaux (CMN), qui compte près de 200 lieux, pratique quant à lui des grilles tarifaires par catégories qui prennent en compte la proximité et la notoriété de leurs sites. Les 304 tournages (toutes catégories confondues), effectués dans l’un des 200 sites gérés par le CMN en 2012, ont ainsi rapporté 819 000 euros. Cela constitue une légère baisse par rapport à 2011 (865 000 euros de chiffre d’affaire) « qui était en l’occurrence une très bonne année » nous a précisé Laurent Michel, chargé de développement du CMN. Le budget de l’établissement « étant de 130 millions d’euros pour la seule gestion de [leurs] 100 monuments ouverts au public », les revenus des tournages constituent un apport « certes minime en terme de recettes directes » mais « participent surtout à la promotion de [leur] patrimoine ». Il en constitue même « un de ses principaux vecteurs de diffusion en France et dans le monde », ajoute-t-il.
Les lieux candidats au tournage ont deux types d’intérêt. Pour certains, c’est d’abord un objectif de notoriété auprès des touristes. C’est le cas du CMN (Arc de Triomphe, Trocadéro, Conciergerie, Mont-Saint-Michel…) mais également de lieux comme Versailles ou encore les musées du Louvre et d’Orsay. Les recettes commerciales, certes bienvenues, sont accessoires.
Elles sont en revanche la première motivation pour de plus petites structures, généralement privées, qui en dépendent pour assurer la restauration de leurs monuments, comme nous le confirme Yann Marchet, responsable marketing de la Commission du Film d’Ile-de-France : « pour les sites privés comme Vaux-le-Vicomte ou le Château de Champlatreux, la ressource directe est importante. C’est un appel d’air financier ». Ainsi, pour le château de Champlatreux, demeure historique du milieu du XVIIIe siècle située à quelques kilomètres au nord de Paris, 60 à 70 % de ses recettes (complétées par de l’événementiel) sont réalisées grâce aux tournages cinématographiques et télévisuels. C’est également le cas d’un autre château situé dans la région parisienne, le château de Vaugien, qui a récemment accueilli l’équipe du film de l’Apollonide (2011).
Ce type d’évènement participe donc grandement à la politique de promotion du patrimoine français, qui cherche naturellement à trouver un rayonnement toujours plus grand, et notamment à l’étranger.
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L'Ile-de-France, star des tournages
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Abonnez-vous dès 1 €Affiche du Salon des lieux de tournage, au Parc de la Villette le 14 et 15 février 2013 - source : www.iledefrance.fr