Mystérieuse réapparition des tableaux volés au musée Fesch

Par Chloé Da Fonseca · lejournaldesarts.fr

Le 9 mai 2012 - 417 mots

AJACCIO [09.05.12] – Après un appel anonyme reçu pas la juge d’instruction chargée de l’enquête, les quatre tableaux volés en février 2011 au musée des beaux-arts d’Ajaccio ont été découverts sur un parking de la ville corse.

Le 19 février 2011, Antoine Mocellini, gardien de nuit du Palais Fesch – musée des beaux-arts d’Ajaccio affirmait avoir volé quatre tableaux sur son lieu de travail. Il avait déclaré à la police qu’il les rendrait en échange de l’interruption de la procédure d’expulsion de son domicile. Les œuvres prises en otage étaient dans son coffre de voiture, garée sur un chemin de campagne à quelques kilomètres du musée ; mais lorsque les policiers sont arrivés, la voiture avait été fracturée et les toiles envolées.

Le 4 mai 2012, les œuvres, trois peintures de la Renaissance italienne et une toile de Nicolas Poussin, ont été retrouvées aussi mystérieusement qu’elles avaient disparu. A 20h, la juge d’instruction chargée de l’affaire, Charlotte Dauriac, a reçu un coup de téléphone anonyme qui l’a menée à un parking au nord d’Ajaccio. Les quatre toiles, dont une avait été emballée dans un sac plastique, étaient simplement posées au sol adossées contre un pilier.

Les quatre toiles ont été placées sous scellés ; des relevés d’ADN et d’empreintes ont été effectués. Le député-maire d’Ajaccio, Simon Renucci s’est enthousiasmé de cette heureuse issue : « C’est un jour de fête pour Ajaccio et pour les amoureux des chefs-d’œuvre qui font partie du patrimoine de l’humanité ». Retrouvés dans un parfait état de conservation, les tableaux ont été rapidement retournés au Palais Fesch où ils ont été raccrochés aux cimaises dès le lundi 7 mai.

En octobre 2011, onze personnes avaient été interpellées. Actuellement, seuls deux suspects sont toujours mis en examen pour vol en bande organisée : le gardien du musée, Antoine Mocellini, et un gérant de bar d’Ajaccio, Christian Andarelli. Le gardien, qui affirme avoir seulement voulu faire pression sur le préfet corse au sujet de son avis d’expulsion, nie toute implication dans la suite des évènements. Selon Le Parisien, le gérant de bar nie également. La police l’a interpellé après qu’un témoin ait déclaré l’avoir vu mettre dans un coffre « plusieurs objets de forme plate emballés dans des couvertures » ; il aurait également eu des contacts avec le gardien.

Durant un an, malgré les recherches intenses, les policiers n’avaient pu trouver aucune piste probante. Grâce aux quatre œuvres maintenant en leur possession, la découverte de nouvelles preuves devrait permettre de faire avancer l’enquête.

Légende photo

Vierge à l'Enfant de Giovanni Bellini, 2e moitié du XVe siècle, tempera sur bois, 65 x 46,5 cm, Musée Fesch, Ajaccio, France - Source Wikimedia

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